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Macron trace sa route malgré les contre-feux allumés au PS


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Trois semaines après sa sortie du gouvernement, l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron poursuit son chemin vers une candidature à la présidentielle de 2017 et engrange les soutiens, malgré les tirs de barrage de la majorité.

Invité de marque du Sommet des réformistes européens organisé à Lyon par Les Gracques et l'Institut Montaigne, en partenariat avec des think tanks européens, M. Macron y prononcera samedi un «grand discours sur l'Europe», selon le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, un de ses plus fervents soutiens.

Egalement annoncés : la députée européenne Sylvie Goulard (MoDem), l'ancienne ministre des Affaires étrangères espagnole Ana Palacio, l'ex-directeur de l'OMC Pascal Lamy ou l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine.

L'ancien président de l'UDI Jean-Louis Borloo, s'est décommandé à la dernière minute. Il est «retenu à New York», a fait savoir l'entourage de M. Collomb.

Depuis le lancement des invitations, M. Macron a démissionné de son poste et beaucoup de participants se sont désistés, tels l'ancien banquier Jean Peyrelevade, proche de François Bayrou, l'économiste Jean Pisani-Ferry ou le commissaire européen Pierre Moscovici.

Le think tank de gauche Terra Nova, initialement coorganisateur de l'événement, s'est aussi retiré.

Interrogé sur des pressions ayant perturbé l'organisation du sommet lyonnais, M. Macron a rétorqué: «Celles et ceux qui sont dans une approche disciplinaire, patrimoniale ou clanique de la politique ne parlent plus au pays depuis longtemps.»

«Notre pays vaut mieux qu'un clan ou qu'un courant partisan. Aujourd'hui, ils prennent un ton grave pour appeler à l'union nationale dès que le Front national menace, ou lorsqu'une tragédie terroriste survient. Mais l'union nationale, ce n'est pas la réunion des clans», a-t-il déclaré aux quotidiens régionaux du groupe Ebra.

«La chasse au Macron est lancée ! Il y a beaucoup de rabatteurs», ironise M. Collomb.

«Tout cela se place dans une perspective plus large, où l'on a décidé de taper sur Macron; où l'on dit aux députés proches de Macron: +Toi, tu vas voir comment on va s'occuper de ta circonscription.+», accuse M. Collomb, cofondateur des Réformateurs, l'aile droite du PS.

De fait, depuis la démission de M. Macron le 30 août, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a menacé à plusieurs reprises ses partisans de sanctions.

Quant à Manuel Valls, bien décidé à «cogner» sur son rival en progressisme, il dénonce en privé une «aventure individuelle» qui pourrait «détruire la gauche».

«Sauter du Titanic».

Pas de quoi impressionner l'ancien protégé de François Hollande, il est vrai porté par des sondages flatteurs, qui le créditent systématiquement de meilleurs scores que le président au premier tour de la présidentielle.

M. Macron entend présenter son «diagnostic» sur l'état de la France début octobre, au cours de «deux ou trois» conférences meetings. Il présentera ensuite de novembre à janvier son «plan de transformation», articulé autour de «huit à dix thématiques».

En parallèle, M. Macron structure le mouvement qu'il a lancé en avril, En Marche !. Celui-ci, qui comptait vendredi plus de 80.000 adhérents, veut devenir une «vraie force politique» susceptible «d'entrer dans le jeu électoral» en présentant 577 candidats aux législatives, qu'ils soient issues de la société civile, du centre droit ou du PS.

M. Macron, qui revendique le soutien d'une quarantaine de parlementaires, aurait par ailleurs déjà récolté deux millions d'euros de dons, sur un objectif de dix millions.

Quand sera-t-il candidat ? Plusieurs de ses proches affirment qu'il n'attendra pas que M. Hollande le soit (au plus tard le 15 décembre), faisant le pari que sa candidature empêchera celle du président.

Si pour M. Collomb, cette candidature ne fait «aucun doute», un autre proche se montre plus prudent: «Macron ne sera pas candidat s'il n'a pas une équipe, un projet, un mouvement».

«Si la dynamique se poursuit, Macron sera candidat, il y aura des ralliements: il s'agit de sauter du Titanic dans un bateau où il n'y a pas de trou!», pronostique cette source.

Jeudi, l'écologiste Daniel Cohn-Bendit a semblé prêt à monter à bord, en expliquant que M. Macron pourrait passer devant Nicolas Sarkozy au premier tour.

L'ancien ministre chiraquien Renaud Dutreil a de son côté lancé une page Facebook, intitulée: «la droite avec Macron».