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Les anciens ministres se souviennent de l'affaire Cahuzac, «la plus lourde du quinquennat»


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Le procès en appel de Jérôme Cahuzac s'ouvre ce lundi. Pour Pierre Moscovici et Patrick Kanner, l'affaire de l'ancien ministre du Budget de François Hollande a permis de renforcer les règles sur la transparence.

L'affaire avait mis à mal l'image du «gouvernement exemplaire» souhaité par François Hollande au début de son quinquennat. L'ancien ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, avait été poussé à la démission le 19 mars 2013 à la suite de révélations de Mediapart concernant plusieurs comptes bancaires dissimulés pendant des années à l'étranger. Condamné à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment, l'ancien ministre est jugé en appel à partir de lundi après-midi.

«La plus lourde affaire du quinquennat.»

Cinq ans plus tard, les anciens ministres de François Hollande reconnaissent que «l'affaire Cahuzac» a mis du plomb dans l'aile au dernier quinquennat, et a «sali» la gauche. «Il y a eu le dialogue avec Leonarda, les visites en scooter... Tout ça a marqué l'image du quinquennat. Mais l'affaire Cahuzac est sûrement l'affaire la plus lourde que nous ayons connue», a reconnu lundi sur Public Sénat Patrick Kanner. Nommé en 2014, l'ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports n'a cependant jamais côtoyé Jérôme Cahuzac en conseil des ministres.

«L'affaire Cahuzac a permis à la gauche française de créer les conditions de la transparence de la vie politique, avec notamment la création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. (...) Pour être moi-même passé par les fourches caudines de la Haute autorité, je ne vois pas comment [une telle affaire] pourrait être possible», a-t-il affirmé. «C'est une très bonne chose que nous nous soyons dotés des moyens pour vérifier que la politique française soit clean.»

La lutte contre l'évasion fiscale renforcée.

Un point de vue partagé par Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie et des Finances de François Hollande entre 2012 et 2014. L'affaire Cahuzac «m'a motivé pour que de telles situations ne puissent jamais se représenter. Je suis aujourd'hui commissaire européen, chargé de la fiscalité. L'investissement que je mets dans la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale ne vient pas de là, mais je crois que ça l'a renforcé. Je suis devenu encore plus depuis un adepte de la transparence», a-t-il assuré lundi sur France 2, mettant en avant les avancées sur le sujet.

«On ne pouvait pas savoir qu'il y avait un compte en suisse à l'époque. Quand l'administration fiscale française demandait au fisc suisse, on ne pouvait pas répondre. Aujourd'hui, c'est plus simple, il y a l'échange informatique d'informations. C'est-à-dire qu'instantanément on le sait. Donc le secret bancaire, c'est fini», a certifié Pierre Moscovici. Avant de conclure : «La confiance c'est bien mais il vaut mieux des mécanismes pour lutter de manière acharner contre ces phénomènes.»