
Âgé de 25 ans, l'homme qui a été abattu suite à une prise d'otages au magasin Super U de Trèbes, était connu de la police pour des faits de petite délinquance et de trafic de stupéfiants
"Trèbes est une petite ville tranquille. Personne ne pensait qu'un tel acte pouvait survenir ici". C'est encore incrédule que Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur s'est présenté face aux caméras et aux micros de la presse, quelques dizaines de minutes après que la fin de la prise d'otages au supermarché Super U de cette petite commune de l'Aude.
Qu'est-ce qui a pu pousser l'assaillant à achever son périple meurtrier dans ce magasin, après avoir notamment blessé un automobiliste et tué son passager, tiré sur des CRS qui faisaient leur footing et abattu deux personnes dès son entrée dans le Super U ?
S'ils sont rapidement parvenus à reconstituer la chronologie des faits, les enquêteurs ignorent encore les motivations de l'homme qui a été identifié comme étant Redouane Lakdim, un franco-marocain de 25 ans.
Pas soupçonné de radicalisation.
Connu pour des faits de petite délinquance, notamment de trafic de stupéfiants, il habitait Carcassonne et ne semblait pas représenter une menace imminente. Gérard Collomb a admis que Redouane Lakdim n'était pas spécialement dans le viseur des services de renseignements. "On ne pouvait pas dire qu'il était un radicalisé qui allait passer à l'acte. C'était un petit dealer".
Des témoins ont pourtant rapporté qu'au moment de sa prise d'otage, il aurait crié "Allah Akbar", manifestant son allégeance à Daesh. L'organisation terroriste a d'ailleurs revendiqué l'attaque une heure après son épilogue.
Interrogé sur les éventuelles exigences de l'assaillant, le ministre n'a pas confirmé que l'homme avait demandé la libération de Salah Abdeslam. "Il a sans doute interpellé pour la libération de prisonniers", s'est contenté d'affirmer Gérard Collomb, soulignant que l'individu avait "agi seul".
Sa mère et sa soeur présentes pendant la prise d'otages.
Selon Le Parisien, Redouane Lakdim était "très actif sur les réseaux sociaux salafistes". Il aurait effectué un séjour en prison à Carcassonne en 2016.
L'appartement dans lequel il vivait avec ses parents et ses trois ou quatre sœurs a été perquisitionné en début d'après-midi.
Une voisine interrogée par Le Parisien et qui connaît très bien la famille, a décrit Redouane Lakdim comme quelqu'un de "calme", "sympa", avec "toujours un mot gentil".
A la demande des forces de l'ordre, sa mère et sa soeur ont essayé de raisonner l'assaillant pendant la prise d'otages. En vain.