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Paris : 23 000 mégots ramassés autour du bassin de la Villette


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En un peu plus d'une heure, une centaine de bénévoles ont collecté des milliers de déchets en tous genres autour du point d'eau. Une opération de sensibilisation à la pollution des océans organisée par la Fondation Surfrider.

« C'est dégueulasse, il n'y a pas d'autre mot ». Marie-Laure découvre avec effarement le résultat de la collecte de déchets réalisée en un peu plus d'une heure ce dimanche après-midi autour du bassin de la Villette (XIXe) par une centaine de bénévoles réunis par la Fondation Surfrider.

Sur les bâches étalées sur la place Stalingrad s'étalent 23 000 mégots, « le fléau numéro un à Paris » selon la fondation, mais aussi 4 000 capsules de métal, 760 emballages alimentaires, 400 gobelets, 300 bouteilles plastiques... Autant de détritus qui ne finiront pas dans les canaux, dans la Seine puis dans la mer.

« Car, on le sait peu mais 80 % des déchets que l'on retrouve dans les océans proviennent de l'intérieur des terres, souligne Lionel Cheylus, responsable de l'antenne parisienne de Surfrider. Donc jeter par terre, c'est jeter en mer. »

La mer, c'est l'une des passions de Loïc, 42 ans, venu de Clichy-la Garenne (Hauts-de-Seine) avec son fils Léandro, 6 ans. Armés de gants, d'une pince et de beaucoup de bonne volonté, ils n'ont pas eu à aller bien loin pour remplir leur premier sac-poubelle.

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« Et dire qu'on s'est baigné ici l'été dernier » grimacent Anaëlle et Dani, deux ados du XIXe, en glanant des cannettes dans la fontaine de Stalingrad. Devant ces valeureux éboueurs aux gants rouges, les passants lancent des encouragements : « C'est bien ! Merci ».

La sensibilisation du plus grand nombre, c'est justement le but de l'événement, qui se veut aussi une opération de comptage. « Nous réalisons ces collectes depuis 23 ans et nous transmettons nos données à l'agence européenne de l'environnement pour faire évoluer les législations, détaille Lionel Cheylus. C'est en partie grâce à Surfrider qu'ont été interdits les sacs plastiques en caisse en 2016 ».

La Fondation se bat en ce moment pour réduire l'utilisation des bouteilles en plastique en Europe. « Cela a du sens : on vient d'apprendre que le continent de plastique qui flotte dans le Pacifique est grand comme trois fois la France » poursuit le responsable associatif. Ce dimanche, Surfrider était aussi épaulé par l'association Run Eco Team, dont les membres, joggeurs, s'engagent à ramasser au moins un déchet à chaque course. Et par Zero Waste France qui sensibilisait à la démarche zéro déchet que l'on peut résumer par l'adage : « le meilleur déchet, c'est celui que l'on ne produit pas ».

« Je suis un grand amateur de paddle et de sports nautiques, explique le père de famille. Et je veux inculquer à mon fils le respect de la nature dès le plus jeune âge ». Un peu plus loin, Camille, 25 ans, en service civique à l'association Pik Pik, bataille à dégager les mégots jetés sur les grilles au pied des arbres.

« Il faudrait que les gens arrêtent : un seul mégot suffit à polluer 500 litres d'eau » explique-t-elle.

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