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Financement libyen : où est passé le « fan-club » de Nicolas Sarkozy ?


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Mis en examen dans l'affaire du financement libyen de la présidentielle 2007, Nicolas Sarkozy compte aujourd'hui ses soutiens sur les doigts de la main.

Où sont passés « les Amis de Nicolas Sarkozy », cette association créée en 2012 pour soutenir son retour en politique ? À part quelques fidèles grognards comme Nadine Morano ou Pierre Charron, ceux qui lui doivent leur carrière d'élu ou de ministre, et qui hurlaient à l'acharnement dans les médias à chaque tempête judiciaire, ne se bousculent plus pour défendre « leur Nicolas », mis en examen dans l'affaire du financement libyen de la présidentielle 2007.

Brice Hortefeux, l'ami fidèle également entendu par la justice dans cette affaire, et que Sarkozy n'est, pour l'heure, pas autorisé à contacter, a attendu dimanche soir, soit presque une semaine après la garde à vue de l'ancien président, pour prendre sa défense dans une interview donnée au Parisien.

Une intervention publiée en même temps que celle de Nicolas Sarkozy dans Le Journal du dimanche. Hortefeux y soutenait également Claude Guéant qui n'a, de son côté, pas donné signe de vie.

BFM TV révèle qu'au cours de sa garde à vue l'ancien chef de l'État, placé sous contrôle judiciaire, se serait défaussé sur son ami de quarante ans ainsi que de son ancien directeur de cabinet.

https://www.dailymotion.com/video/x6gz01h

Service minimum.

Au siège des Républicains, rue de Vaugirard, d'autres anciens fidèles font profil bas. À commencer par Laurent Wauquiez, ex-membre de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy et ancien héritier politique autoproclamé de celui dont il a pris la place à la tête du parti.

Selon les informations du JDD, le président des Républicains aurait expédié le problème samedi matin, lors de la réunion hebdomadaire de la direction. Sur Twitter, il a exprimé un soutien très mesuré - « confiance » en la justice « sur le fond », interrogation sur « la forme » -, considérant que le recours à la garde à vue est « humiliant » et « inutile ».

Les relations se sont crispées ces derniers temps entre les deux hommes. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n'a sûrement pas oublié les éloges publics de l'ancien chef de l'État à Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'Action et des Comptes publics qui a retourné sa veste pour passer chez l'ennemi "En marche !".

Tout comme le savon que lui a passé Nicolas Sarkozy après que Wauquiez a expliqué à des étudiants que l'ancien président était « paranoïaque » et mettait ses ministres sur écoutes.

Sa discrétion semble contagieuse.

Geoffroy Didier, ancien « sarko boy », qui avait créé La Droite forte, un mouvement politique bâti sur la nostalgie du sarkozysme, et qui est aujourd'hui secrétaire général des Républicains, n'a pas couru les plateaux télé et a utilisé des propos très mesurés pour le défendre, refusant de mettre la justice en cause.

Son ancien collègue cofondateur de La Droite forte, Guillaume Peltier, s'est, lui, fendu d'un tweet de soutien. Service minimum.

https://twitter.com/G_Peltier/status/97 … te=LePoint

Cofondateur de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi a concentré ses prises de parole publiques sur les récents attentats. Interrogé à la sortie d'une réunion de sénateurs LR avec Laurent Wauquiez, Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre du Logement sous Nicolas Sarkozy, et membre de l'association de ses amis, n'a pas voulu faire de commentaire.

Silence radio également de la part de Guillaume Larrivé. L'actuel député de L'Yonne était pourtant un des plus proches conseillers de Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier était ministre de l'Intérieur.

Son ancien porte-flingue Frédéric Lefebvre, qui a rejoint la droite « constructive » pro-Macron, l'a, de son côté, carrément enfoncé, rebondissant sur son actualité judiciaire pour le qualifier d'« âme égarée » sur Sud Radio.

Il ne faut pas oublier que ces gens nous ont fait perdre en 2012 et 2017.

L'ancien parrain de la droite serait devenu un pestiféré. Le député de La Manche, Philippe Gosselin, y voit de la prudence : « Certains craignent peut-être de voir leur nom sur la place publique.

Car si, et je dis bien si, il y a quelque chose, Sarkozy n'a pas pu être seul coupable. » L'élu tient à rappeler que « la mise en examen dans l'affaire Bettencourt a finalement débouché sur un non-lieu ».

Mais des éléments plus politiques entrent en ligne de compte : difficile pour les responsables Républicains de dénoncer un acharnement de la justice à l'encontre de l'ex-chef de l'État alors qu'ils réclament dans le même temps la démission de Gérald Darmanin, accusé de viols mais qui n'a pas été mis en examen : « Ce type de défense ne prend plus dans l'opinion, car c'est un peu binaire », explique encore Philippe Gosselin.

Reste qu'en off un membre de la direction LR ne prend pas de gants : « La nouvelle génération veut changer d'ère. Tout ça nous renvoie à une époque révolue.

On ne peut pas avancer dans la nostalgie. Il ne faut pas oublier que ces gens nous ont fait perdre en 2012 et 2017. »

Seul, Nicolas Sarkozy ? Pas tout à fait. Il peut compter sur le soutien indéfectible de sa femme, Carla Bruni, qui a écrit sur son compte Instagram à quel point elle était « fière » de son « amour ».

https://www.instagram.com/p/BgpKv4FALFI … e=ig_embed