
Entre les traditionnels défilés syndicaux, les mouvements de grève et la contestation politique, l'exécutif fait face à une semaine animée sur le plan social. Le chef de l'État, lui, sera en déplacement en Australie et en Nouvelle-Calédonie.
Fonctionnaires, cheminots, retraités, salariés des Ehpad, de Carrefour, personnel d'Air France... Depuis le début de l'année, les mécontentements montent et les mobilisations se multiplient. Entre les traditionnels défilés syndicaux du 1er mai, la grève à la SNCF, le mouvement social chez Air France et l'appel à une manifestation nationale contre Emmanuel Macron par Les Insoumis, chaque jour de cette semaine qui s'ouvre - ou presque - sera le théâtre d'une manifestation, de rassemblements ou d'une grève.
• Lundi 30 avril : Hamon, Laurent, Besancenot en meeting.
Un «meeting unitaire en soutien aux luttes sociales», réunissant notamment Benoît Hamon, Pierre Laurent ou Olivier Besancenot, se tiendra ce lundi 30 avril au soir place de la République à Paris.
Etudiants, cheminots, personnels hospitaliers, salariés des Ehpad, de La Poste ou de Carrefour, s'exprimeront aux côtés des chefs de file de Générations, du PCF et du NPA, mais aussi de représentants d'EELV, de Nouvelle Donne, d'Ensemble, du groupe de députés LFI, de République et socialisme et de la Gauche démocratique et sociale.
• Mardi 1er mai : les syndicats en ordre dispersé.
Si les syndicats font front commun chez les cheminots, dans le conflit à Air France comme chez les fonctionnaires, l'unité ne s'étend pas aux confédérations. Malgré l'appel de la CGT à un 1er mai unitaire, les syndicats défileront globalement en ordre dispersé, excepté Solidaires qui sera aux côtés de la CGT. À Paris, leur manifestation partira à 14h30 de la place de la Bastille, pour rejoindre la place d'Italie.
De son côté, la CFDT de Laurent Berger (premier syndicat du secteur privé) organise un «1er-Mai culturel et revendicatif» avec la CFTC et l'Unsa, autour de la diffusion en avant-première d'un film italien, 7 minuti, sur les ouvrières d'une usine textile. La CFE-CGC, quant à elle, n'organise pas d'événement. Quant à FO, qui vient de changer de tête de file, le successeur de Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau, s'il manifeste, il sera avec ses «camarades FO» dont certains seront pourtant aux côtés de la CGT dans le cortège parisien.
Les syndicats ne seront pas les seuls à manifester. Le Mili, collectif «antifasciste et anticapitaliste», proche de l'extrême gauche, a lancé un appel général sur Facebook à «faire vivre une journée en enfer» à Emmanuel «Macron et son monde».
• Jeudi 3 et vendredi 4 mai : grève chez Air France et à la SNCF.
Pour la seconde fois, les grèves à la SNCF et chez Air France tombent les mêmes jours. Sans attendre le résultat de la consultation sur l'accord salarial proposé par la direction, qui sera connu le jeudi 4 mai au soir, l'intersyndicale d'Air France, au complet a appelé tous les salariés à faire de nouveau grève les 3 et 4 mai, rejoignant les syndicats de pilotes qui ont également lancé un préavis en ce sens. Deux autres préavis ont été déposés pour les 7 et 8 mai. Une victoire du «non» à l'issu de cette consultation aurait pour conséquence le départ du PDG d'Air France, Jean-Marc Janaillac qui a affirmé qu'il en tirerait toutes les conséquences.
Parallèlement, les cheminots de la SNCF entament une septième séquence de deux jours de grève contre la réforme ferroviaire. Des rassemblements sont prévus à l'appel de l'intersyndicale de la SNCF, devant l'école militaire Place Joffre à Paris à 13h jeudi, et devant les préfectures en régions.
• Samedi 5 mai : appel à manifester des Insoumis.
Plus politique cette fois, la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon appelle à une grande manifestation nationale «pour stopper Macron» et pour la défense des services publics. Cette action a été baptisée «La Fête à Macron». LFI table sur la présence de «plusieurs dizaines de milliers de personnes» à la manifestation. Ils partiront de la place de l'Opéra à 14 heures pour rejoindre la place de la Bastille.
L'objectif: ne «pas laisser les cheminots, qui sont en première ligne dans la bataille sociale ces derniers mois, tout seuls» et «permettre, par une date de mobilisation en week-end, à l'ensemble des citoyens, des salariés, attachés à la défense du service public, de participer eux aussi à la mobilisation, ce qu'ils ne peuvent pas toujours faire en semaine», expliquait lundi dernier le coordinateur des campagnes de LFI, Manuel Bompard. Pour autant, la «convergence syndicalo-politique» qu'appellent de leurs vœux les ténors de LFI est loin d'être acquise. La CGT a d'ores et déjà refusé de participer à la marche, ainsi que FO.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait assuré le 16 avril sur France Inter qu'il serait le 1er mai dans la rue, mais pas le 5. «Je ne veux pas donner le sentiment que nous sommes là pour récupérer un mouvement qui n'est pas à nous», avait-il expliqué.
Toutefois, le chef de l'État Emmanuel Macron ne devrait percevoir ces évènements que de très loin: il entame lundi 30 une semaine de déplacements en Australie et en Nouvelle-Calédonie.