Des portiques ont été installés pour réguler le flux des badauds, durant le pont du 1er mai. Ils pourraient ressortir cet été.

Des portiques métalliques, comme à l'entrée des stades. Pour contenir l'assaut des 200 000 visiteurs attendus pour ce week-end prolongé, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a déployé les grands moyens.

Au pied de deux ponts du centre historique, ces portiques ont été installés en urgence. Objectif: contrôler, et si nécessaire dévier, le flot des visiteurs en route vers la place Saint-Marc. À charge pour les policiers municipaux de distinguer les badauds des Vénitiens, ces derniers disposant d'un permis de circuler permanent.

« J'ai l'impression d'être dans une ville en guerre. On dirait Belfast autrefois », commente une habitante dans les colonnes du Corriere della Sera. « On se croirait dans un musée qui ouvre et qui ferme, mais pas dans la vraie vie », estime aussi un retraité vénitien.

Les passages aux portiques se sont toutefois effectués dans le calme. De quoi encourager le maire de la ville, qui songe à renouveler l'opération cet été. Pas question « de chasser les touristes », insiste-t-il: « Nous voulons préserver la ville, en instaurant des jours de bollino nero (journées noires). »

La mesure n'a pas plu à tout le monde. Dimanche, quelques dizaines d'activistes ont déplacé les tourniquets, pour dénoncer une mesure qui, selon eux, ne règle pas le problème de fond: l'asphyxie de la ville avec 30 millions de touristes par an. « Venise n'a pas besoin de checkpoints [...],a dénoncé le leader des manifestants, Tommaso Cacciari. L'unique arme est de repeupler la ville. »