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Catastrophe à Gênes : le travail des experts débute


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La justice a saisi tous les documents relatifs à la construction et à l'entretien du pont Morandi qui s'est partiellement effondré mardi. Des experts doivent désormais se rendre sur les lieux.

Alors qu'entre 10 et 20 personnes étaient toujours recherchées par les secours dans les débris du pont Morandi ce vendredi matin, la justice italienne est déjà à pied d'oeuvre pour comprendre comment une telle catastrophe a pu se produire.

Trois jours après l'effondrement de la structure, provoquant la mort d'au moins 38 personnes selon un bilan provisoire, les procureurs de Gênes a annoncé avoir rassemblé et saisi "tous les documents sur le contrat autoroutier: projet, gestion, entretien".

Dans le même temps, les représentants du tribunal de Gênes, à la tête de l'enquête, ont décidé de centraliser "la scène du crime". Ainsi, l'ensemble des débris, c'est à dire les tronçons du pont qui se sont effondrés sur plusieurs dizaines de mètres et tous les artefacts qui sont tombés au sol. Une grande partie du viaduc a été retrouvé dans le lit du fleuve et sur le chemin de fer qu'il surplombait. La totalité de ces débris de béton est en cours d'acheminement vers un entrepôt près de Gênes. Des experts doivent également se rendre, ce vendredi, des deux côtés du pont encore debout.

La société en charge de l'entretien pointé du doigt.

Trois jours après le drame, c'est toujours l'incompréhension. Comment ce pont à haubans, inauguré en 1967, a-t-il pu s'écrouler de cette manière? Défaillances dans la structure, négligence dans l'entretien, tremblements de terre, impact de foudre ?

Le gouvernement italien a pour sa part ouvert une enquête sur Autostrade per l'Italia, la société chargée de la gestion du pont. L'Etat donne 15 jours à l'entreprise pour apporter la preuve du respect de ses obligations contractuelles. Les membres de cette commission d'inspection iront sur le pont samedi, précise La Repubblica.

Mais sans attendre les conclusions de ces investigations, le gouvernement a mis fin à la concession de l'autoroute à cette société, filière du groupe Atlantia, a officiellement été révoquée.

"Nous ne pouvons pas attendre la justice pénale", a estimé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte. "Autostrade avait le devoir et l'obligation, l'engagement, d'assurer l'entretien de ce viaduc et la sécurité de tous ceux qui voyageaient dessus."

Atlantia a indiqué qu'elle fera tout pour pointer du doigt les responsabilités dans ce drame. En 2017, un audit commandé par la société concessionnaire avait mis à jour des problèmes de stabilité de l'ouvrage. Dans cette étude, reprise par les quotidiens La Stampa et La Repubblica, les experts mettent en évidence que les câbles, enveloppés de béton, reliant les pylônes au tablier réagissaient aux vibrations "d'une manière qui ne correspond pas totalement aux résultats attendus et requiert des investigations approfondies".

Toujours selon la presse italienne, citée par Reuters, Autostrade per l'Italia avait lancé en mai dernier un appel d'offres de 20 millions d'euros afin de consolider ces haubans qui n'ont pas été renforcés depuis les années 90.