
Le Labour a été galvanisé par les promesses de son chef, qui s'est engagé à rompre avec « huit ans d'austérité ravageuse et de vandalisme social ».
Jeremy Corbyn fera tout pour transformer le chaos du Brexit en succès électoral débouchant sur son entrée à Downing Street et de vastes réformes économiques et sociales. En concluant le congrès de Liverpool, mercredi 26 septembre, le chef du Labour a annoncé que son parti appellerait à des élections législatives anticipées si les négociations avec Bruxelles aboutissaient à une impasse ou si l'accord attendu entre Theresa May et l'UE était rejeté par le Parlement cet automne. Ce scénario, son parti a bien l'intention de le pousser en votant contre un tel « deal » à Westminster.
« Si vous n'êtes pas capables de négocier un accord (...) qui protège l'emploi et les droits des salariés (...) et des consommateurs, alors laissez la place à un parti [le Labour] qui peut le faire », a lancé M. Corbyn à l'adresse de Mme May au terme d'un discours d'une heure prononcé sur le ton confiant d'un « premier ministrable » et entrecoupé de salves d'applaudissements. Donner une majorité au Labour, c'est, selon lui, la seule façon de sortir de l'« énorme incertitude sur le Brexit » qui fait « perdre patience » aux entreprises. C'est aussi le moyen de mettre en œuvre ses projets « radicaux » destinés à « reconstruire l'économie » britannique, à lutter contre « le capitalisme financier dérégulé avide » et à lancer un vaste programme d'investissement public et d'aides de l'Etat à la création d'emplois verts.
« Deux ans de négociations bâclées. »
Jusqu'à présent, le Brexit était l'Arlésienne des congrès travaillistes. Jeremy Corbyn évitait le sujet, qui divise les adhérents et met en lumière sa propre ambivalence d'eurosceptique d'extrême gauche. Au lendemain du rejet par l'UE du « plan Brexit » de Theresa May, alors qu'un crash des négociations menace, le leader de l'opposition est enfin sorti de sa réserve. La tournure que prend le Brexit met en cause « nos intérêts...