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Boris Johnson présente son «plan pour un meilleur Brexit» que celui de Theresa May


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L'ex-ministre lance une nouvelle attaque contre la chef du gouvernement britannique, deux jours avant l'ouverture de la grand-messe annuelle des conservateurs à Birmingham.

Correspondant à Londres.

Il a encore frappé. A deux jours de l'ouverture d'un congrès conservateur à haut risque pour la première ministre Theresa May, Boris Johnson l'attaque à nouveau sur sa gestion du Brexit. Il dénonce «l'humiliation intellectuelle et morale» de son plan de Chequers. Il fustige aussi «l'échec collectif du gouvernement et un abandon de la volonté des élites britanniques qui n'ont pas été à la hauteur du mandat que leur a confié le peuple».

Violente, la charge est livrée à la une et sur deux pleines pages du quotidien tory The Daily Telegraph. L'ancien ministre des Affaires étrangères, qui a démissionné en juillet en opposition avec les projets de May, y détaille son propre «plan pour un meilleur Brexit». Il préconise l'abandon des propositions de Chequers - une association douanière avec l'Europe sur la libre-circulation des marchandises - et la négociation à la place d'un traité de libre-échange classique sans aucun droit de douane.

«Inacceptable vassalité forcée.»

Il plaide aussi pour l'abandon de la «clause de sauvegarde» adoptée par Londres et les Vingt-Sept pour garantir l'absence de frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Cette mesure reviendrait, selon lui, à une «inacceptable vassalité forcée». «C'est le moment de changer le cours des négociations et de rendre justice aux ambitions et au potentiel du Brexit», lance-t-il, à six mois pile de la date du départ, le 29 mars 2019. Un peu tard pour remettre sur la table tout le cadre âprement négocié entre le gouvernement britannique et les Européens depuis deux ans.

L'offensive était prévue. Boris Johnson entend, depuis sa démission, «sauver le Brexit avant qu'il ne soit trop tard», explique un de ses proches. Ces derniers le pressaient d'exposer dans le détail sa vision, de peur qu'il ne se discrédite par ses critiques incessantes sans contre-propositions. Mais son long exposé ne contient guère de nouvelle idée et fait peu de cas des contraintes objectives avec lesquelles cherche à jongler Theresa May.

Theresa May sous pression des frondeurs europhobes.

La bataille va se poursuivre à Birmingham, où se réunissent les militants du Parti conservateur à partir de dimanche. Mardi, Boris Johnson grillera la politesse à la première ministre à la veille de son grand discours de clôture, en tenant un meeting dans lequel il compte à nouveau appeler à l'abandon de son plan de Chequers. Ces assauts répétés visent à se poser en alternative pour faire échouer Theresa May et, au bout du compte, la remplacer à Downing Street.

Figure très contestée parmi les élus tory, Johnson jouit d'une vaste popularité à la base du parti. Il est d'ailleurs loin d'être le seul à critiquer les projets de May. Celle-ci va devoir faire face à un assaut groupé de frondeurs europhobes, y compris au sein de son équipe gouvernementale, qui cherchent aussi à la pousser à changer son fusil d'épaule et à reprendre les négociations avec Bruxelles sur de nouvelles bases. Le temps presse. Le prochain sommet européen décisif pour un accord éventuel sur le Brexit est dans trois semaines. Faute de quoi, nombreux sont ceux, comme Boris Johnson, à préconiser une sortie brutale de l'UE sans accord dans six mois.

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