
Après l'examen à Londres, l'Union Européenne se penche cette semaine sur le projet d'accord du Brexit avant un sommet spécial dimanche 25 novembre pour l'adopter. La première ministre Theresa May a prévenu que les sept prochains jours seront "cruciaux". Elle va d'ailleurs se rendre à Bruxelles pour discuter de la future relation entre le Royaume-Uni et l'Europe. En attendant, dans les villes où l'on a voté pour le Brexit, les électeurs commencent à s'impatienter. C'est le cas à Boston, à environ 200 kilomètres de Londres
"Qu'on en finisse et qu'on sorte."
Quand il s'agit de vendre ses fruits et légumes sur le marché de Boston, Lane donne de la voix, avec envie. Mais quand il s'agit du Brexit, tout de suite il s'agace. "J'en ai marre de parler du Brexit ! J'ai envie que ça se termine." Selon lui, l'accord trouvé la semaine dernière est "bien, brillant. Allez, qu'on en finisse et qu'on sorte", lâche-t-il. Son épouse, Jane, travaille avec lui depuis dix ans, et elle aussi a hâte que le Brexit soit derrière elle. "Il y a plein d'Européens des pays de l'Est ici. Et on doit faire attention car ce sont des voleurs ! C'est pour ça qu'on veut quitter l'Union européenne !" dit-elle.
C'est l'immigration qui a poussé les habitants de cette ville a voté massivement pour le Brexit il y a deux ans. Au fil des années, ils ont vu Boston changer de visage. En 2000, la ville comptait très peu d'étrangers. Aujourd'hui ils représentent un quart de la population, il s'agit essentiellement d'Européens de l'Est venus travailler sur les terres agricoles fertiles de la région. Jack veut que leur nombre soit limité et il pense que l'accord de Theresa May ne le permettra pas. "Cet accord est mauvais. On ferait mieux de quitter l'Europe sans accord", estime-t-il.
Je suis déçu parce que depuis qu'on a voté, rien n'a changé Jack à franceinfo.
Pour jack, le Brexit qui se profile ne correspond pas à son vote d'il y a deux ans. "Pour l'instant, avec ce qu'elle propose, on continue à donner de l'argent à l'Europe, on doit toujours suivre les règles européennes, et ce n'est pas ce que nous voulons ! On veut faire nos règles et nos lois", martèle-t-il.
Dans les allées du marché de Boston, certains préfèrent rire du chaos qui règne à Londres, comme Michael : "On assiste à un spectacle comique en ce moment. Personne ne sait ce qu'il se passe. Il n'y a pas de plan défini. Et avant qu'on arrive à trouver une solution, le gouvernement aura certainement changé", dit-il en rigolant.