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Myopie, cataracte, greffe de cornée : le CHU de Reims se dote d'un laser ultra moderne


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Forte myopie, cataracte, greffe de cornée : face à ces gros pépins, les plus récents lasers réalisent des miracles de précision et permettent d'automatiser certaines étapes. Explications.

Vous n'avez - à peu près - aucune chance de le savoir. Voilà six mois que le centre hospitalier universitaire s'est doté d'un Femto-seconde, du nom ce laser qui, c'est plutôt logique, est capable de faire des impacts d'une durée d'une femto-seconde. « Ce qui correspond à un millionième de seconde », nous traduisait, ce mercredi, le professeur Alexandre Denoyer, spécialisé dans la chirurgie de la myopie et la greffe de cornée. A peine une demi-douzaine d'établissements de santé en France en comptent un dans leurs murs.

Pas besoin d'être initié à l'ophtalmologie - où pléthore de lasers sont utilisés depuis déjà quelques lunes - pour être épaté par les dernières avancées en la matière. Tentons de résumer : le Femto-seconde, nec plus ultra du moment pour « sa capacité à découper les tissus », permet tout autant d'opérer des gens très myopes, de la greffe de cornée et la chirurgie de la cataracte.

“Le laser va suivre en temps réel les mouvements de l'œil pour tirer au bon endroit à chaque fois - c'est précis à 10 microns près.”

Zoomons sur cette dernière spécialité : « Avant, la cataracte s'opérait aux ultrasons, méthode qui fonctionne encore très bien », souligne M. Denoyer, converti de la première heure à la femto-cataracte - la chirurgie de la cataracte, donc - pour avoir participé à sa première nationale, en 2012, dans un hôpital parisien. Tout ça, c'est très bien, pourriez-vous dire, mais où est donc le génie de cette volumineuse machine, aussi rare que coûteuse et complexe ?

Là encore, le professeur Denoyer s'y colle : « Avec une chirurgie conventionnelle, on réalise les incisions dans l'œil ; on découpe manuellement avec un bistouri. Alors que le laser permet d'automatiser certains gestes préalablement paramétrés par nos soins et permet au final de faire les incisions sans bistouri. » Avant 2012, la chirurgie de la cataracte s'effectuait notamment avec des ultrasons, méthode encore couramment utilisée bien « qu'au-delà de certaines doses, les ultrasons peuvent se révéler néfastes pour la cornée. »

Parmi les étapes automatisées, celle durant laquelle le Femto-seconde va découper en cubes le cristallin cataracté alors qu'auparavant, c'était à la main et avec les ultrasons. Mieux encore, ce laser ne fait pas seulement ce qu'on lui dit, il sait s'adapter via un système de guidage. Même sous anesthésie générale, un œil maintenu ouvert par un écarteur de paupières effectuera des micro-mouvements. « Le laser, durant les quelques minutes de l'opération, va suivre en temps réel les mouvements pour tirer au bon endroit à chaque fois - c'est précis à 10 microns près. »

Dans cette discipline, les lasers « évoluent vite. Désormais, on arrive à faire la moitié de l'opération de la cataracte au laser ». De nouveaux défis sont désormais identifiés, par exemple pour les greffes de cornée. « Là encore, l'idée est de s'affranchir des étapes de découpe de la cornée, qui plus est avec des formes qu'on ne peut pas faire à la main. » Actuellement, la greffe de cornée nécessite de disposer « beaucoup de fil sur l'œil et qu'on va laisser six mois ou un an, ce qui peut avoir pour conséquence de le déformer et d'entraîner des problèmes de correction. L'objectif in fine avec le laser est de réussir à faire une greffe de cornée sans suture - ce qu'on espère faire dans les années qui viennent. » On allait oublier : laser ou ultrasons, après une opération de la cataracte, vous en serez encore quitte pour mettre quelques gouttes dans vos yeux réparés.