Si l'espérance de vie a considérablement augmenté lors des derniers siècles, une nouvelle étude démontre que cette tendance est en train de progressivement ralentir notamment chez les femmes.

Au cours des derniers siècles, les êtres humains ont vécu de plus en plus vieux. En effet, l'espérance de vie progressait de façon conséquente, notamment depuis le milieu du XXe siècle en augmentant en moyenne de 3 mois par an. Cependant, cette tendance est en train de considérablement ralentir selon une nouvelle étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined). Ce phénomène touche plus les femmes que les hommes. En France, l'espérance de vie s'accroît bien plus lentement que par le passé puisque durant ces 5 dernières années, elle a progressé d'un mois et demi par an pour les hommes et d'un mois seulement pour les femmes.

L'espérance de vie était de 79,5 ans chez les hommes en 2018 alors qu'elle était de 85,4 ans chez les femmes. Ces dernières vivent plus longtemps mais leur espérance de vie augmente beaucoup moins rapidement que pour les hommes. Cela serait dû à la multiplication des cancers liés au tabagisme. En effet, les femmes se sont mises à fumer beaucoup plus tard que les hommes. "L'une des raisons est la montée du tabagisme dans les années 1950 à 1980 dans les générations de femmes ayant 50 ans ou plus aujourd'hui. Elles en subissent les conséquences quelques décennies plus tard sous forme de montée de cancers liés au tabac.", explique Gilles Pison, auteur de cette étude publiée dans Populations et Sociétés et basée sur les chiffres de l'Insee.

Le cancer est la première cause de mortalité en France et il semblerait que la maladie soit bien mieux soignée chez les hommes que chez les femmes. Selon l'étude, la grippe saisonnière est également l'un des facteurs du ralentissement de l'espérance de vie. Elles "sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l'espérance de vie à la naissance de l'année de 0,1 à 0,3 an", selon le chercheur.

La France n'est pas un cas à part. Gilles Pison affirme que le "même ralentissement des progrès de l'espérance de vie s'observe dans les pays d'Europe du Nord et de l'Ouest."