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Contrairement aux Français, les Allemands ont prévu d'encadrer strictement l'utilisation des trottinettes électriques qui arrivent dans la capitale.
Le premier accident mortel impliquant une trottinette électrique à Paris refroidira sans doute l'enthousiasme des Berlinois, qui s'apprêtent à accueillir très bientôt ces nouveaux engins dans les rues de leur ville. En Allemagne, les opérateurs sont déjà dans les starting-blocks et le signal du départ est imminent.
Mais contrairement aux Français, les Allemands ont fait les choses dans le bon ordre : d'abord un vif débat et la mise en place d'une réglementation pour encadrer strictement l'utilisation des trottinettes électriques. Ensuite seulement elles seront déployées dans les rues.
Première mesure obligatoire : les opérateurs doivent obtenir une autorisation avant de pouvoir mettre leurs engins en circulation. Une centaine d'opérateurs ont déposé une demande dans l'ensemble de l'Allemagne, huit à Berlin. Prix estimé de la location : 15 cents la minute.
À la mi-mai, le Bundesrat, la Chambre basse allemande, a adopté un décret limitant la vitesse à 20 km/h et fixé à 14 ans l'âge minimum pour les utilisateurs. Les locataires et les propriétaires de trottinettes électriques ne seront pas obligés de porter un casque, le permis de conduire ne sera pas requis, mais ils devront être assurés. Un autocollant bien visible posé sur le véhicule faisant foi. Ils pourront emporter gratuitement leur trottinette électrique dans le métro et le train, à condition de la replier ou de la ranger sous leur siège. Ils n'auront pas le droit de circuler sur les trottoirs (pourtant beaucoup plus larges à Berlin qu'à Paris) et devront obligatoirement emprunter les couloirs à vélo, dont le réseau est très étendu, contrairement à Paris.
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Les Berlinois redoutent par-dessus tout la loi de la jungle dans leur ville où les cyclistes (très nombreux) se livrent déjà une bataille acharnée avec les automobilistes. Injures, bras de fer, hurlements... cette rivalité domine les rues berlinoises.
Et cela ne risque pas de s'arranger avec l'arrivée de ces nouveaux engins sur les pistes cyclables déjà très fréquentées. Avant même leur arrivée, les partisans du vélo sont déjà remontés contre les nouveaux venus qui risquent de provoquer de nouveaux accidents.
Entre la nécessité d'inventer de nouveaux modes de transport urbain écologiques et la sécurité routière, les Allemands sont tiraillés. Ils sont nombreux à refuser que leurs villes se transforment en parcs d'attractions avec des tas de petites machines rigolotes qui détalent dans tous les coins : trottinettes électriques, mais aussi gyropodes et monoroues, skateboard et autres planches à roulettes.
Silencieuses, non polluantes, pratiques, les trottinettes ont toutes les qualités du produit écolo conforme, mais elles sèment aussi la panique. À Berlin, un vélo peint en blanc et entouré de gerbes de fleurs marque souvent les endroits où des accidents mortels ont eu lieu. À quand la première trottinette peinte en blanc posée comme un mausolée à un croisement berlinois ? se demandent les Berlinois après l'accident à Paris.