Philippe Martinez.
Philippe Martinez menace de bloquer la France et de prendre sa revanche, dans un grand soir de décembre qui verrait aboutir une convergence des luttes.
À en croire le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, la grève prévue à partir du 5 décembre sera «massive». Il se targue du soutien de 60 % de la population pour le mouvement, selon un sondage BVA. Mais aussi des renforts de certaines sections de la CFDT (comme les cheminots même si la centrale n'appelle pas à la grève), celui de la CFE-CGC, des syndicats de magistrats, d'avocats ou de policiers, ainsi que de salariés du privé «dans tous les secteurs d'activité». Une réponse à la majorité qui dénonce à l'avance un mouvement «corporatiste».
«La mobilisation sera massive dans le privé. Quand il y a une grève massive, il n'y a plus rien qui fonctionne», a prévenu Philippe Martinez, invité du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro». Le syndicaliste menace de bloquer la France et de prendre sa revanche, dans un grand soir de décembre qui verrait aboutir une convergence des luttes plutôt malmenée par les précédentes mobilisations sociales, notamment sur la réforme de la SNCF.
Au président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, qui réclame la «réquisition de grévistes» pour assurer un service minimum dans les transports, il rétorque: «Pourquoi pas supprimer le droit de grève, pendant qu'on y est?»
Retraite à 60 ans.
Le patron de la CGT veut toutefois déminer «la petite musique du gouvernement» selon laquelle son syndicat refuserait le dialogue. Il sera donc au rendez-vous mardi matin pour rencontrer Édouard Philippe à Matignon. Il dénonce une «confusion» au sein de l'exécutif sur la question de savoir «qui s'occupe des retraites», entre le premier ministre, le président ou le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye qu'il assure avoir déjà rencontré à douze ou quatorze reprises.
Philippe Martinez réfute l'idée d'un mouvement social préventif contre une réforme dont on ne connaîtrait pas les contours précis. Emmanuel Macron a fait campagne en 2017 pour un système de retraites à points «à la suédoise». Or, en Suède, «15 % des plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté, deux fois plus qu'en France: est-ce que c'est ça qu'on veut?». Une «clause de grand-père» pour en décaler les effets dans le temps ne suffirait pas à l'apaiser. La CGT milite au contraire pour le retour à la retraite à 60 ans.