suite : Que va-t-il advenir des personnes sans-abri durant l'épidémie ?
Manque de personnels.
C'est là l'une des grandes inquiétudes des acteurs du secteur : manquer de bras. «Entre les personnes qui doivent garder leurs enfants, les annonces de confinement, et le fait que nos bénévoles et nos salariés âgés doivent être prudents et rester chez eux, on compose en fonction du nombre d'absents», nous raconte le directeur général d'Emmaüs Solidarités Bruno Morel.
Le responsable associatif évoque un maintien d'activité «sous forme allégée». Ainsi, des ateliers ou des séances d'aide dans les démarches administratives ne peuvent plus avoir lieu, faute de personnel. Et les douches en accès libre ont dû être supprimées «car on manque de gens pour les entretenir», déplore Bruno Morel. Emmaüs Solidarités pare donc au plus urgent : «Donner un toit, un repas, et la sécurité aux publics qu'on reçoit.»
«Je suis particulièrement inquiet par la disparition des accueils de jour, en plus de la réduction des maraudes et des distributions de nourriture», souffle Florent Gueguen. Si les structures d'hébergement sont pour l'heure moins concernées, le directeur de la Fnars estime quand même que «ce sont des prestations vitales qui sont menacées : pouvoir prendre une douche, laver ses affaires, ou même avoir accès à un point d'eau, avoir des infos sur les lieux de distribution de nourriture ou les mesures barrières, avoir un contact avec les associations et les institutions...»