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Ai-je besoin d'une attestation pour aller chercher mon pain ?


Suite : Les Italiens et Espagnols ont-ils fui les grandes villes pour se confiner ?

En Espagne, «c'est arrivé, mais pas massivement».

A ce propos, Joaquin Ortega relativise : «Quelques jours avant l'état d'alerte, des Madrilènes ont voyagé dans leurs maisons de vacances. C'est arrivé, mais pas massivement ou à une échelle qui devienne problématique. Je n'ai pas le souvenir de propagation de cas de personnes infectées aux régions côtières. Et j'imagine que ces gens qui vivent maintenant ces restrictions depuis leurs maisons de vacances aimeraient maintenant rentrer chez eux puisqu'ils n'ont pas le droit d'aller se promener à la plage ou en montagne.»

En Italie, la situation est plus drastique. Le confinement a d'abord été appliqué aux provinces du Nord le 8 mars, avant d'être étendu à toute l'Italie trois jours plus tard. Alessandro Ciapetti, fact-checkeur italien pour Pagella Politica, raconte lui aussi que des Italiens ont dans un premier tenté de fuir les grandes villes. «Mais ils ont été durement critiqués et considérés comme ayant probablement propagé le virus.» Ainsi, le 8 mars, la Reppublica revenait sur les centaines de personnes remplissant les trains en direction du sud à la gare de Milan. Cinq jours plus tard, le quotidien continuait de décrire des scènes similaires de Milanais tentant à tout prix de fuir la ville.

Aujourd'hui, comme en France et en Espagne, les Italiens ne peuvent sortir que pour des fonctions essentielles, comme aller faire des courses alimentaires ou aller au travail. Mais alors que les Espagnols n'ont pas besoin d'autorisation préalable, et que les Français doivent remplir une attestation sur l'honneur, les Italiens, eux, doivent non seulement se munir d'une telle attestation mais sont en plus censés passer leur confinement dans leur lieu de résidence, tel qu'il est indiqué sur leur permis de résidence. Ce document officiel, qui a toujours existé, est différent d'une pièce d'identité : il indique où la personne réside et doit être mis à jour en cas de déménagement. Dans les faits, remarque Alessandro Ciapetti, «les gens vivent souvent dans des villes où ils ne sont pas enregistrés».

Que se passe-t-il en cas de non-respect des règles de confinement ? En Espagne, les sanctions vont d'une amende de 100 euros à trois mois de prison, voire un an selon les délits. Selon ABC, à Madrid, de dimanche après-midi à lundi 20 heures, 252 amendes ont été dressées. Les forces de l'ordre s'appuient sur le code pénal et la loi pour la sécurité des citoyens, celle pour la santé publique et enfin celle sur la sécurité publique pour sanctionner.

En Italie, cela peut aller jusqu'à 206 euros d'amende et trois mois de prison. Selon le décret du ministère de l'Intérieur, les sanctions prévues sont établies par l'article 650 du code pénal sur le non-respect d'un ordre d'une autorité.

En France, les contrevenants s'exposent à une amende qui était hier de 38€ non appliquée et est portée à 135 euros depuis minuit aujourd'hui, a annoncé Christophe Castaner.