Suite : Immunité, confinement, climat : par quels moyens la pandémie de Covid-19 pourrait-elle disparaître ?
Confinement et mesures barrières.
Le confinement, barrière efficace pour arrêter le virus ? En Chine, où l'épidémie semble donc décliner, la mesure, poussée à l'extrême, a conduit à mettre en quarantaine quelque 40 millions d'habitants du Hubei - avant de s'étendre avec plus ou moins de rigueur à l'ensemble du pays -, à interdire les rassemblements et à isoler les malades.
Selon une étude de l'université de Southampton, en Angleterre, publiée sur Medrxiv et évoquée par le site Futura Sciences, ces mesures auraient permis de diminuer de 66% les cas d'infections dans le pays. Elles auraient même été encore plus efficaces si elles avaient été prises plus tôt, selon les chercheurs.
«Les premières mesures en Chine ont été prises le 23 janvier, deux jours avant le Nouvel An chinois, à Wuhan. Soit à peu près un mois après le début de l'épidémie. Si elles avaient été mises en place une semaine avant cette date, le nombre de cas aurait pu être réduit de 86%, selon la simulation. Une action encore plus précoce, trois semaines avant le 23 janvier, aurait permis de diminuer le nombre de cas de 95%», rapporte un article de Futura Sciences.
Parmi les différentes mesures barrières mises en place, les chercheurs estiment que les plus performantes ont été l'isolement des malades et des cas contacts, le dépistage, la limitation des rapports sociaux, et la prohibition des rassemblements. Les interdictions de voyages auraient eu, pour leur part, des effets moins importants.
Sur France Inter mardi matin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a estimé que les mesures barrières en France pourraient commencer à produire leurs effets sur l'épidémie d'ici quinze jours.
Problème : si ces dispositifs, particulièrement efficaces en Chine, car imposés par un régime autoritaire, ont pour l'heure fait leurs preuves, rien n'indique qu'ils soient efficaces dans la durée. Car si les mesures barrières ont tenu à distance du virus une immense majorité de la population chinoise, cette dernière, non exposée au Sars-Cov-2, n'a pas développé d'immunité. Résultat : si la virulence du Sars-Cov-2 semble s'être atténuée dans ce pays, il pourrait, une fois les mesures levées, y réapparaître dès cet été - si le virus n'est pas sensible à la chaleur - ou l'hiver prochain.