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Pourquoi le prix du carburant ne baisse pas davantage


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Le cours du pétrole ne cesse de s'effondrer. Pourtant, le prix à la pompe a relativement peu baissé depuis le début de la crise. C'est que ce dernier dépend en réalité peu du prix du baril.

Le cours du pétrole n'en finit plus de dégringoler. Le Brent, le baril de 159 litres de pétrole brut extrait en mer du Nord, et qui fait référence en Europe, s'échangeait lundi 20 avril à 18 €. Début janvier, il était encore à 61 €. Une chute spectaculaire, qui s'explique par plusieurs facteurs.

La crise du Covid-19 a mis le monde à l'arrêt, et a donc fait chuter la consommation mondiale de pétrole. Or l'offre est restée relativement stable, car il est bien difficile d'arrêter la production d'un puits de pétrole. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a bien réussi à se mettre d'accord avec ses partenaires mi-avril pour réduire la production, afin de faire remonter les prix, mais les effets se font encore attendre.

Une légère baisse.

Certains contrats liés à la livraison de barils, comme celui produit au Texas, sont même tombés en dessous de zéro ! Les producteurs devraient donc payer pour se « débarrasser » de leur pétrole... Les stocks des raffineries et de certains États sont pleins, donc personne ne veut de ce pétrole disponible, même peu cher, car personne ne saurait où le stocker. Par un mécanisme classique d'équilibre entre l'offre et la demande, le prix continue donc de s'effondrer.

Devant une telle débâcle, il est tentant de croire que le prix à la pompe va mécaniquement chuter. Une baisse peut être effectivement constatée. Le prix du sans-plomb 95 est passé de 1,54 € le litre environ mi-janvier à 1,26 €/l fin mi-avril.

« Un produit extrêmement fiscalisé. »

Mais l'érosion demeure faible. Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, ce crash historique concerne le pétrole texan et non le fameux Brent. Ensuite, la structure des prix à la pompe (voir infographie ci-dessous) atténue grandement les variations entre le prix du baril et le prix pour le consommateur.

Dans le cas du gasoil, le prix du baril ne représente que 11 % du prix final. Ainsi, en supposant que l'évolution soit linéaire, si le baril de Brent, aujourd'hui à 18 € s'effondrait à 5 €, le gasoil actuellement à 1,26 €/l perdrait... 10 centimes.

Les dégringolades spectaculaires des cours de pétrole sont donc davantage de nature à inquiéter les experts financiers qu'à réjouir les consommateurs. Comme le résume Jean-Charles Doussau, consultant chez Eight Adivsory, une société de conseil en services financiers :  C'est un moment très financier, mais il y aura peu d'impact à la pompe, car le pétrole est un produit extrêmement fiscalisé.

En revanche, le prix du fuel domestique est composé à 50 % du prix du baril. Ainsi, le fuel est à environ 715 € pour 1 000 litres, contre 993 € début janvier.