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Coronavirus : Toulouse est-elle prête à accueillir une deuxième vague après le confinement ?


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L'activité du CHU de Toulouse liée au coronavirus continue de baisser.



Au CHU de Toulouse, l'activité liée au Covid-19 continue de baisser. Mais l'arrivée probable d'une seconde vague après le confinement pourrait-elle mettre le CHU en délicatesse ?

« L'activité Covid continue à décroître, lentement, mais de façon certaine », constate Marc Penaud, le directeur général du CHU de Toulouse. Le plateau observé depuis déjà une quinzaine de jours commence à tomber progressivement. « Nous continuons à avoir de nouveaux cas qui se présentent », tempère tout de même le directeur toulousain. Cependant, l'afflux de patients n'a rien à voir avec la situation connue il y a un mois. L'occasion pour les soignants de la structure de se préparer avant l'arrivée probable d'une deuxième vague d'ici la fin du mois de mai.

La situation au CHU de Toulouse et dans les Ehpad.

Vendredi 24 avril 2020, 71 personnes restent encore hospitalisées dans l'établissement. Parmi elles, 20 sont en réanimation, tandis que deux autres sont en soins continus. En parallèle, le centre hospitalier universitaire annonce 354 retours à domicile depuis le début de la pandémie. Le bilan humain s'élève à 26 décès dans la structure.

Dans les Ehpad de Haute-Garonne, le professeur Yves Rolland, gériatre au CHU toulousain, annonce de son côté que 40 structures ont effectué un dépistage massif. En tout, 1 152 résidents ont été testés, pour 81 cas positifs détectés. Du côté des soignants, après 856 tests, le virus est apparu chez 21 personnes.

Au total, 26 Ehpad et trois résidences autonomies du département ont enregistré au moins un cas ou plus de Covid-19. Parmi eux, 13 Ehpad et une résidence autonomie recensent plus d'un cas de coronavirus. Depuis le début de l'épidémie, 11 résidents d'Ehpad sont morts en Haute-Garonne, 6 directement dans l'établissement et 5 en établissements de soins. À l'échelle régionale, 139 décès dans les Ehpad d'Occitanie sont à déplorer depuis le début de la crise sanitaire.

Toulouse prête pour la deuxième vague ?

Depuis l'arrivée du coronavirus en France, la région toulousaine est relativement épargnée par le Covid-19. Malgré une importante montée en charge à la fin du mois de mars, les services de réanimation du CHU de Toulouse n'ont jamais été saturés.

À l'heure actuelle, les capacités d'accueil en réanimation sont toujours doublées. Sur 191 lits disponibles (contre 80 en situation normale, ndlr), 109 accueillent des patients toutes pathologies confondues. Ce qui équivaut à un taux d'occupation de 55 %. « Nous avons une large marge pour accueillir d'autres patients Covid », assure Marc Penaud. Une bonne nouvelle sachant que le directeur du CHU de Toulouse prévoyait, vendredi 17 avril 2020, la probabilité d'une seconde vague.

Dans le cadre de ce plateau descendant, nous restons vigilants, notamment sur la probabilité, qui est forte, d'une réaugmentation de l'activité Covid au CHU à partir de la fin du mois de mai.

Pour éviter son impact, le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Toulouse, rappelle, vendredi 24 avril, l'importance des gestes barrières pour limiter un rebond de la propagation du virus.

« On s'attend à une longue crise. »

« Les mesures barrières vont s'appliquer partout pour empêcher une seconde vague », explique-t-il. Une bonne application de ces gestes pourrait permettre de limiter la propagation du virus dans une région où l'immunité collective est loin d'être acquise.

Comme la plupart de l'Ouest de la France, notre région n'a été que peu touchée. Nous n'avons pas encore les chiffres de séroprévalence (la part de la population déjà exposée au virus, ndlr) mais on s'attend à ce qu'il soit relativement bas. Il y aura peut-être plus de patients vulnérables à une seconde vague. Le problème reste globalement le même partout ailleurs puisque même dans les régions très atteintes, il y a une grosse majorité de patients qui n'ont pas d'immunité.

Ce n'est pas parce que Toulouse s'en est relativement bien sortie pour l'instant que ce sera toujours le cas d'ici quelques semaines. Et inversement, la région toulousaine passera peut-être à côté d'une seconde vague à fort impact. Avec ce coronavirus, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain. Une chose est sûre, c'est le respect des mesures barrières qui aidera à réduire la propagation du virus à la sortie du confinement. Vincent Bounes, le patron du SAMU 31 prévient :

Les personnes font attention, mais parfois elles oublient de se laver les mains, elles font une visite aux petits enfants... L'hôpital est en configuration marathon car on s'attend à une longue crise. Il faut que la population ait cela à l'idée. Le fait qu'on parle d'un déconfinement le lundi 11 mai 2020 ne veut pas dire que tout le monde va pouvoir sortir et aller se balader.

La vie d'avant, ce n'est donc pas pour tout de suite...

Un coup de pouce saisonnier ?

Mais si la lutte contre Covid-19 recevait un coup de pouce de la nature. Avec des températures en hausse, notamment, à l'approche de la saison estivale, le virus peut-il disparaître tout seul ?

Cette hypothèse est, notamment, avancée par le professeur marseillais Didier Raoult. Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter où il fait état de la situation épidémique dans la cité phocéenne, l'infectiologue explique : « Je ne prédis pas l'avenir. Si les choses continuent comme ça, on a bien l'impression que ce qui était une des possibilités de cette maladie, c'est-à-dire une maladie saisonnière, est en train de se réaliser. Il est possible que d'ici un mois, il n'y ait plus de cas du tout dans la plupart des pays tempérés. C'est une des possibilités qui n'est pas négligeable. »