
Les deux jeunes nazairiens ont été arrêtés par les douaniers entre le péage d'Ancenis et Carquefou.
Deux Nazairiens de 18 et 20 ans ont été interpellés par les douaniers après avoir jeté dix kilos de résine de cannabis par la fenêtre de leur véhicule.
Le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) a maintenu en détention mercredi 26 août 2020 l'un des deux jeunes habitants de Saint-Nazaire qui ont pris part à une course-poursuite de 20 km avec les douaniers entre le péage d'Ancenis et Carquefou, dans la nuit du 20 au 21 août 2020.
Les deux prévenus - qui avaient jeté entre-temps 10 kg de résine de cannabis sur l'autoroute - ont en effet sollicité un délai pour préparer leur défense, comme la loi le permet. Ils seront rejugés par la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Nantes dans un peu plus d'un mois, désormais.
Avec seulement deux mentions au casier judiciaire, le conducteur de 18 ans a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. D'ici le procès, il devra vivre dans le Sud de la France chez un collègue de son père. Il aura interdiction de quitter le département de son lieu de résidence et d'entrer en contact avec son co-prévenu qui reste, lui, en prison. Ce jeune de 20 ans qui vit chez sa grand-mère, a douze condamnations à son actif.
« Délinquants chevronnés » ?
Les faits sont « globalement reconnus », a précisé lors de l'audience la présidente du tribunal. En garde à vue, les deux jeunes ont déclaré avoir été « embauchés » pour faire ce voyage entre Paris et Saint-Nazaire dans l'espoir de « se faire un petit billet ». Mais, sur le trajet retour, sommés par les douaniers de se mettre sur le bas-côté, ils avaient fait semblant de s'exécuter... avant de filer à une vitesse « avoisinant les 200 km/h », selon la présidente.
Celui qui a officié comme chauffeur aurait « un peu suivi le mouvement » et « ne serait pas le dealer », a résumé la procureure de la République. Elle avait néanmoins demandé le maintien en détention provisoire de ces deux « délinquants chevronnés ».
On ne confie pas une marchandise d'une valeur de 50 000 € à n'importe qui. Le refus d'obtempérer, c'est aussi un passage à l'acte de délinquant chevronné. Pour quelqu'un de 18 ans, il n'a pas froid aux yeux ».
« Il a juste été oisif. »
Son avocate a tenté de le défendre.
Il était en larmes devant les services de police et le juge des libertés et de la détention, et ce n'était pas des larmes de façade. On n'est pas face à quelqu'un de totalement désinséré, il a juste été oisif pendant quelques mois.
« Go-fast en Scenic et sans argent. »
Le chauffeur, titulaire du Brevet d'aptitude à la fonction d'animateur (Bafa), semble par ailleurs avoir trouvé sa voie comme « animateur sportif ». Il est aussi encadré par sa famille : ses parents - bien que séparés - étaient présents au procès, comme sa petite amie.
L'avocate a également relativisé le caractère « chevronné » de ce « délinquant », pour reprendre les mots de la procureure : lors du trajet aller pour se rendre à Paris, il n'avait pas pensé à prendre de l'argent pour payer le péage et avait dû sonner à l'interphone pour se faire ouvrir la barrière. Les agents autoroutiers avaient alors pris son nom et sa plaque...
De son côté, l'avocat du passager a également ironisé sur ce « go-fast en Scénic et sans argent ».
Le costume qu'on nous dépeint semble un peu grand pour ses petites épaules.
Son client était sorti de prison de façon anticipée en avril dernier grâce à l'épidémie de la Covid-19.