Au total, c'est une centaine de patients qui aurait "expérimenté" cette technique, à leur insu. Le docteur Gilles N. n'a pas souhaité répondre aux questions de journalistes. "Mon client considère que la technique de la cimentoplastie discale n'était pas innovante, qu'elle a été utilisée par d'autres confrères, notamment à l'étranger, mais aussi présentée dans des congrès médicaux", explique son avocat, Maitre Alexis Chabert.

Bruno Chevalier, un chauffeur de car 53 ans, a été opéré en juillet 2016 par le docteur Gilles N. pour un affaissement de la colonne. "Depuis l'opération, j'ai beaucoup de douleurs. J'ai du mal à marcher. J'ai même été reconnu comme travailleur handicapé à 80%. J'ai dû être réopéré pour que l'on me retire le ciment qui a débordé. Mais aujourd'hui, il en reste encore. J'ai été pris pour un cobaye par le Docteur N. qui ne m'a jamais dit qu'il allait utiliser sur moi une nouvelle technique".
Autre aspect étonnant de ce dossier : alors que le docteur N. continue d'exercer, le lanceur d'alerte, le docteur Hammami, est lui suspendu. "On veut me faire taire, m'éliminer, car cette affaire risque d'éclabousser beaucoup de monde. Mais j'irai jusqu'au bout", explique-t-il.