
Opération de dépouillement à Philadelphie (Pennsylvanie), le 3 novembre 2020.
Le sort du scrutin présidentiel entre Donald Trump et Joe Biden va dépendre des résultats en Pennsylvanie, au Michigan et au Wisconsin, trois Etats industriels remportés par Donald Trump en 2016.
L'ouvrier blanc déclassé avait offert à Donald Trump sa victoire, en faisant basculer en 2016 trois Etats dits de la « Rust Belt » (« ceinture de la rouille »), la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, du côté républicain. Quatre ans plus tard, le sort de l'élection présidentielle est de nouveau dans les mains de ces trois Etats. Ce sont ces électeurs que le démocrate Joe Biden a délibérément ciblés dans sa campagne présidentielle. Il s'est présenté en ami des syndicats et des électeurs blancs, à la différence d'Hillary Clinton, qui les avait traités de « lamentables » (« déplorables » en anglais) et avait jugé que leur métier de mineur était condamné. Et il s'est lancé à corps perdu dans une opération reconquête, adoptant un discours ouvriériste, aux accents sociaux-démocrates.
« Beaucoup ont considéré qu'ils nous étaient acquis d'avance », déplorait Joe Biden, interviewé le 10 septembre sur CNN, dans la banlieue de Detroit (Michigan), devant deux énormes 4 × 4 Ford. Pour les reconquérir, le candidat a voulu montrer aux ouvriers américains qu'il était l'un des leurs, à la différence de Donald Trump, accusé de juger ses interlocuteurs à leur carnet de chèques.
« Comme beaucoup d'entre vous, j'ai passé une grande partie de ma vie avec des types comme Donald Trump qui me regardaient de haut. » Joe Biden a vanté la dignité ouvrière, en invoquant ses racines modestes, dans la petite ville natale de Scranton, en Pennsylvanie, et citant son père. « Joey, un boulot, c'est beaucoup plus qu'un chèque à la fin du mois. C'est une question de dignité, de respect. C'est une question de place dans la communauté. » Et, à cet effet, le démocrate a vanté le rôle des syndicats, qui ont « construit notre économie » : « Quand je serai à la Maison Blanche, vous allez avoir, avec moi, le président le meilleur, le plus favorable aux syndicats de l'histoire des Etats-Unis. »