
Joe Biden et Donald Trump, dans la nuit du 3 au 4 novembre 2020.
Comme il y a quatre ans, l'élection, très disputée, est désormais suspendue aux résultats dans une poignée d'Etats. Dans cette situation incertaine, la tension entre les deux camps s'est accrue.
Un candidat républicain surprenant, un candidat démocrate décevant : aux Etats-Unis, la soirée électorale n'a cessé de résonner, mardi 3 novembre, des échos de celle de 2016 qui avait vu la défaite de la favorite, Hillary Clinton. Une nouvelle fois, le sort du pays s'est retrouvé concentré dans une poignée d'Etats, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, que Donald Trump avait fait basculer avec seulement 80 000 voix d'avance, alors qu'il avait été distancé de plus de 2,7 millions de voix au niveau national.
A la différence d'il y a quatre ans, cette soirée s'est cependant prolongée tard dans la nuit sans vainqueur du fait de la lenteur des décomptes dans des Etats décisifs. Une anomalie sans doute explicable par l'afflux de votes par correspondance, alimenté par l'épidémie de Covid-19.
Un peu avant 1 heure du matin, Joe Biden s'est avancé au-devant des voitures de ses supporteurs, rassemblés pour entendre un discours de victoire, mais qui ont dû se contenter d'un appel à la patience. Arrivé sur scène en portant un masque comme de coutume, tout comme sa femme, Jill Biden, l'ancien vice-président démocrate a voulu se montrer optimiste sur le verdict des urnes.
Trump : « Ils essaient de VOLER l'élection. »
« Votre patience est louable », a-t-il commencé dans un concert de klaxons. « Nous savions que cela allait durer longtemps, mais qui savait que nous allions continuer demain matin, peut-être même plus longtemps. Mais regardez, nous nous sentons bien là où nous sommes, actuellement. Vraiment. Je suis ici pour vous dire ce soir que nous sommes confiants dans nos chances de l'emporter », a-t-il ajouté, répétant que tous les votes devraient être pris en compte.
Plus tôt dans la journée, Donald Trump avait paru anticiper une défaite au cours d'une visite de son quartier général de campagne pour remercier ses équipes de leurs efforts. « Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas », avait avoué le président sortant. Au cours de ses meetings, il avait régulièrement écarté cette perspective en assurant ne pouvoir l'envisager face à un démocrate jugé particulièrement médiocre.
Quelques heures plus tard, Donald Trump prenait ses fidèles à témoin, sur un tout autre ton, sur son compte Twitter. « On est devant et de loin, mais ils essaient de VOLER l'élection. Jamais nous ne les laisserons faire. Les bulletins ne peuvent pas être déposés après la fermeture du scrutin », assurait-il, sans aucune preuve que les démocrates avaient recours à la fraude pour l'emporter. Une accusation martelée tout au long de la campagne par celui qui avait une nouvelle fois refusé, comme en 2016, de s'engager à reconnaître le verdict des urnes.