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En Israël, la défaite de Donald Trump est un revers pour Benyamin Nétanyahou


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Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à Lod (Israël), le 9 novembre 2020.



La proximité avec le président américain a été un atout politique pour le premier ministre israélien, qui a noué des relations étroites avec Joe Biden dans les années 1980.

S'il oubliait Jérusalem ? La victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine a produit un double effet de souffle en Israël : elle relègue le pays loin dans la liste des priorités américaines, et porte un coup à la stature du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui avait profité de sa proximité avec Donald Trump.

Après quatre ans durant lesquels les Israéliens s'étaient habitués à ne plus percevoir le moindre « jour » entre les positions de la Maison Blanche et celles de leur gouvernement, cette élection est un revers pour M. Nétanyahou. Lui qui a modelé son image, au fil de trois campagnes électorales, depuis mars 2019, comme l'un des rares dirigeants au monde à disposer d'un accès quasiment sans filtre à la Maison Blanche, devra affronter une administration démocrate que son entourage craint hostile.

Cet adieu à une communauté de destin s'est d'abord manifesté par un long silence. Le premier ministre aura attendu dimanche matin pour saluer « Joe », en évoquant leur « longue et chaleureuse relation depuis près de quarante ans ». Une proximité scellée aux débuts de M. Nétanyahou, lorsqu'il était un brillant diplomate à Washington, dans les années 1980, et que les deux hommes se fréquentaient en famille, rappelle un conseiller de M. Biden. Le premier ministre s'est félicité de leur travail en commun à venir, sans cependant mentionner la victoire de Joe Biden à la présidentielle, ni son statut de président élu.

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C'était une façon, spéculaient les observateurs israéliens, de ne pas paraître lâcher M. Trump, dès l'annonce par la presse américaine de sa défaite. Mais il s'agissait aussi de ne pas gâcher les dernières semaines de cette administration, alors que l'envoyé de M. Trump pour l'Iran se rendait mardi à Tel-Aviv pour évoquer une accélération des sanctions contre la République islamique jusqu'à la fin de son mandat, en janvier.

Rapport de force.

Depuis des semaines, l'entourage de M. Nétanyahou rappelle qu'il a épargné M. Biden, lorsqu'il mettait en scène sa « résistance » à Barack Obama, le « pire » président de l'histoire américaine, selon lui, pour Israël. Le premier ministre avait tenté d'en user comme d'un canal de contournement. Une anecdote résume ce rapport de force : en 2010, M. Biden passait amicalement le bras sur l'épaule d'Uzi Arad, un proche conseiller de M. Nétanyahou, alors que les deux hommes étaient en visite à Washington, lui glissant « souviens-toi juste que je suis votre putain de meilleur ami ici ».