
Le président américain élu affiche sa sérénité, alors même que l'actuel refuse toujours de reconnaître les résultats de l'élection présidentielle.
L'impasse. Une semaine après l'élection présidentielle, trois jours après l'attribution d'un nombre nécessaire de grands électeurs pour garantir la victoire au démocrate Joe Biden, Donald Trump refuse toujours de reconnaître sa défaite. Signe de l'ambivalence de la Maison Blanche, cette dernière s'est félicitée des trois grands électeurs gagnés dans l'Alaska selon l'agence Associated Press, mercredi 11 novembre, tout en continuant d'affirmer que ce n'est pas « la presse » qui décide des élections lorsqu'il s'agit de résultats favorables à Joe Biden.
Le président est resté silencieux à l'occasion de sa première sortie publique pour le dépôt d'une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu du cimetière militaire d'Arlington, en Virginie. Mais il a répété toute la journée ses allégations de fraude électorale sur son compte Twitter. La veille, le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, a campé, lui aussi, dans le déni en promettant une « transition en douceur » vers un « second » mandat de Donald Trump.
Ces accusations de fraude, relayées par certains cadres du Parti républicain, restent pourtant particulièrement vagues. Jusqu'à présent, le camp républicain a d'ailleurs essuyé rebuffade sur rebuffade devant les tribunaux. Le procureur général de l'Arizona, un républicain, s'est montré involontairement cruel en notant mardi que son parti avait obtenu de bons résultats dans son Etat même si ce dernier, a-t-il estimé, devrait basculer in fine au profit de Joe Biden au niveau de la présidentielle. « Les gens ont divisé leur vote, ils ont voté républicain [pour des sièges locaux] mais pas pour le président Trump (...), c'est la réalité », a assuré Mark Brnovich.
« Source d'embarras. »
L'une des rares options pour Donald Trump réside dans le comptage des voix. Dans les colonnes du Wall Street Journal, le stratège républicain Karl Rove a cependant jugé mardi « peu probable que les efforts du président ne retirent un seul Etat de ceux gagnés par M. Biden, et ils ne sont certainement pas suffisants pour changer le résultat final ». « Pour gagner, M. Trump doit prouver la fraude systémique, avec des votes illégaux par dizaines de milliers. Il n'y a aucune preuve de cela jusqu'à présent », a ajouté Karl Rove.
Or, le temps est compté. Les Etats ont déjà commencé à certifier les résultats du 3 novembre. Parmi ceux dont les résultats sont contestés par Donald Trump, la Géorgie le fera le 20 novembre, suivie de la Pennsylvanie et du Michigan le 23 novembre, puis de l'Arizona le 30 novembre et, enfin, du Wisconsin et du Nevada le 1er décembre.