Le cyber-millénaire.
Entre 1999 et 2003, une oeuvre ou devrions-nous dire une trilogie fait voler en éclat nos certitudes, et place le cyberpunk au centre de toutes les attentions. Matrix réalisé par les soeurs Wachowski ainsi que ses suites “Reloaded” et “Revolutions” reprennent à leur compte les codes et thématiques du genre, mais y ajoute pêle mêle références et inspirations issues du cinéma, de la BD et du jeu vidéo pour un résultat qui redéfinit en son temps non seulement la science-fiction, mais également le film d'action. Il y a un avant et un après Matrix, tout comme il y avait eu un avant et un après Blade Runner 25 ans auparavant.
Il serait presque contre productif de s'attarder sur chaque oeuvre tant le cyberpunk fait partie intégrante de la culture populaire depuis la fin des années 90. Ce qui était perçu comme subversif ne l'est plus. L'audience s'est habituée à ces gratte-ciels toisant les cieux, ces ambiances néo-noir futuristes éclairées au néon, ces atmosphères poisseuses et ces constantes mises en garde face à une technologie libre de toutes contraintes.
Nous pourrions tout de même citer les bandes dessinées HK et Yiu ainsi que le roman “Carbon modifié” (ou Altered Carbon) de Richard Morgan, un techno-thriller futuriste adapté en série TV par Netflix en 2018 ainsi qu'en roman graphique par Dynamite Comics l'année suivante.
Notons également Neill Blomkamp et son approche “documentaire” de la science-fiction qui est une opportunité de renouvellement d'un genre qui se doit d'évoluer. District 9 (2009) est une allégorie de l'Apartheid et Elysium (2013) une projection à moyen terme des conséquences de la surpopulation et des inégalités sociales.
Les comics Empty Zone (2015) et Tokyo Ghost (2016), mais aussi les films Blade Runner 2049 (2017) et Ready Player One (2018), respectivement réalisé par Denis Villeneuve (Premier Contact, Dune) et Steven Spielberg, sont autant de propositions aux esthétiques et thématiques variées mettant à jour un genre par définition en perpétuelle évolution... le cyberpunk et par extension la vision que nous en avons.