Un fantôme dans la coquille.
D'autres licences désormais cultes en 2020 voient le jour à la fin des années 80. Appleseed (1985), A.D Police (1987), Ghost in the Shell (1989) et Gunnm (1990) sortent des usines d'assemblage, puis refaçonnent chacun à leur manière et avec leurs moyens le paysage cyberpunk que ce soit sur papier, petit et grand écran.
Les univers dystopiques dépeints et l'omniprésence de la technologie font écho aux productions occidentales, mais poussent bien plus loin le curseur quant aux questionnements que cela engendre sur la condition humaine, et sur ce qui définit l'être humain... sa conscience ou bien son corps ?
Gally et le major Kusanagi sont les parfaites représentantes de cette vision psychologique de la narration et du cyberpunk au sens large. Le long métrage d'animation Ghost in the Shell réalisé par Mamoru Oshii en 1995 est le porte-étendard de ce cyberpunk métaphysique, poétique, aux qualités visuelles et sonores saisissantes.
Quant au film Live Action “Ghost in the Shell” de Rupert Sanders avec Scarlett Johansson et Takeshi Kitano, disons simplement que la magie n'opère plus à la différence d'Alita : Battle Angel (2019) qui s'avère divertissant.
En 1998, Shin'ichirō Watanabe (Samurai Champloo, Ergo Proxy, Terror in Resonance) propulse le cyberpunk dans le système solaire avec Cowboy Bebop. Cette série animée mélancolique mêlant habilement jazz, film noir et science-fiction, est considérée à juste titre comme une pièce maîtresse de l'animation japonaise.
Les oeuvres japonaises cyberpunk ne manquent pas. Les curieux trouveront à n'en pas douter de quoi rassasier leur soif grandissante de dystopies. A titre personnel, je conseillerais le seinen Blame! (1998) de Tsutomu Nihei et la série animée Psycho-Pass (2012) des studios Production I.G qui couvrent avec une approche n'appartenant qu'à eux un thème récurrent... celui de la déshumanisation de notre société.