"spéculation et fantaisie."
Ces lignes éditoriales expliquent la dissonance avec les explications officielles de Salman Magamadov, chef du village de Shalazhi. Dans une interview auprès du média Podyum, il dément toute glorification. « Quels honneurs ? C'est mort qu'il est arrivé pour la toute première fois à Shalazha » se défend Magamadov. Selon lui, les barrages routiers et la présence militaire pour encadrer les obsèques relèvent de « la spéculation et de la fantaisie », ne mentionnant que de simples mesures habituelles contre le covid-19, déjà en places avant l'événement. D'ailleurs, Kavkaski Ouzel, site spécialisé sur la région du Caucase, précise que les médias officiels de Tchétchénie « ne disposent d'aucune information sur les funérailles d'Anzorov et le blocage du village de Shalazhi ».

« Pour l'ensemble du monde islamique, c'est un héros » assène tout de même Magamadov, niant au passage avoir offert la moindre aide à la famille pour le rapatriement. Les proches de l'assassin ont d'ailleurs affirmé à Fontanka qu'il n'était pas un islamiste radical. Rappelons également que de son côté, Ramzan Kadyrov, leader de la Tchétchénie, avait désigné la France comme responsable du crime vu que le terroriste « a passé presque toute sa vie en France, s'y installant enfant avec ses parents, grandissant aux côtés des Français ».
Samuel Paty a été assassiné le 16 octobre par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine tchétchène de 18 ans, pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet en classe. La réaction d'Emmanuel Macron, qui avait réaffirmé son soutien aux caricatures, a provoqué un tollé dans le monde arabo-musulman.