« Nous avons déploré trop de suicides dans nos rangs et vu beaucoup de collègues démissionner. »
Dans le département, près de 200 policiers ont décidé de passer à l'étape supérieure et ont déposé une demande de rupture conventionnelle. 130 ont fait la démarche au commissariat de Grenoble précise Yannick Biancheri. Une trentaine en ont fait autant à Vienne, ainsi qu'une dizaine à Bourgoin-Jallieu et une autre dizaine à Voiron. Une demande qui conduit à la démission. De nombreux autres fonctionnaires pourraient effectuer la même demande dans les jours prochains souffle une source policière, d'autant qu'un modèle type de rapport circule sur les groupes de « policiers en colère ».

« Au cours de ces dernières années, nous avons déploré trop de suicides dans nos rangs et vu beaucoup de collègues démissionner », insiste le syndicaliste, déplorant un « malaise » qui « s'amplifie » suite à ces déclarations du chef de l'État. Il évoque ensuite le service minimum qui est appliqué par ses collègues en Isère : « Puisque dès que l'on procède à un contrôle d'identité, on nous suspecte de le faire uniquement en raison de la couleur de peau, autant ne pas en faire du tout ». Et d'évoquer la situation des forces de l'ordre lorsqu'ils sont en repos : « Mes collègues se rendent compte qu'il y a d'autres métiers où on peut aller se promener en famille sans se faire dévisager, reconnaître et agresser. D'autres métiers où on ne risque pas d'aller en prison... »
Yannick Biancheri a demandé un rendez-vous au préfet de l'Isère afin de lui remettre les demandes de rupture conventionnelle des policiers et ainsi pouvoir évoquer la situation avec lui, même s'il reconnait qu'un grand nombre de ses collègues n'ont pas l'intention de démissionner dans l'immédiat.