
« Le montant sera discuté avec Air France », a précisé Bruno Le Maire, dimanche. Un conseil d'administration doit avoir lieu lundi.
Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, a annoncé, dimanche 4 avril, qu'un « accord de principe » avait été trouvé avec la Commission européenne sur une nouvelle aide financière pour Air France, qui devra en échange abandonner « un certain nombre de créneaux » à l'aéroport d'Orly, lors du « Grand Jury » LCI-RTL-Le Figaro.
« Le montant [de ce soutien financier] sera discuté avec Air France, il y a aura demain un conseil d'administration qui doit valider le principe de cet accord », a précisé M. Le Maire. « C'est une très bonne nouvelle pour Air France et pour l'ensemble du secteur aérien français », a estimé le ministre, en évoquant une négociation « dure », « longue et difficile » qui a, finalement, abouti à « un bon accord » et en soulignant qu'Air France « devra faire des efforts de compétitivité ».
Il faut « qu'Air France renoue avec des bénéfices ».
En contrepartie d'un soutien financier à Air France, la Commission européenne demandait que « nous abandonnions 24 créneaux horaires d'atterrissage et de décollage à Orly. Ma position depuis le début était de dire que c'était trop et que ça ne servait à rien de soutenir Air France d'un côté si c'était, de l'autre, pour valoriser excessivement la concurrence en demandant 24 créneaux aériens sur Orly », a expliqué le ministre de l'économie.
Au bout du compte, « il y aura un abandon d'un certain nombre de créneaux européens, mais pas 24. Je ne peux pas donner le chiffre aujourd'hui, car il doit d'abord être présenté au conseil d'administration d'Air France (...) mais ce sera moins », a-t-il assuré, parlant d'un accord « juste et proportionné pour Air France ».
M. Le Maire a rappelé que l'Etat français avait déjà « beaucoup soutenu » Air France, en apportant déjà 7 milliards d'euros et ne signait pas « un chèque en blanc ». « Il y a des dizaines de milliers d'emplois derrière, c'est stratégique pour le pays. Mais Air France doit faire des efforts de compétitivité » et « continuer à réduire ses émissions de CO2 ». « Je suis prêt à apporter un nouveau soutien, mais qu'Air France renoue avec des bénéfices (...) et apporte la preuve de sa compétitivité. (...) Les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté. »
« L'amélioration de la compétitivité ne passe pas nécessairement par la suppression d'emplois, par la destruction de valeur, a précisé le ministre de l'économie, interrogé à ce sujet. C'est au président d'Air France, Ben Smith, et à l'ensemble de ses équipes de nous faire des propositions pour que l'argent des Français que nous allons mettre en soutien à Air France soit bien placé. »
Le groupe Air France-KLM a perdu deux tiers de ses clients l'an dernier et sa dette a quasiment doublé, à 11 milliards d'euros. Un processus de recapitalisation pourrait s'esquisser, pour lequel l'Etat néerlandais, qui possède 14 % du groupe franco-néerlandais, aurait son mot à dire. La Haye s'était montré prêt à en discuter il y a quelques mois.