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États-Unis : 172.000 arrestations de migrants en mars à la frontière sud, plus haut niveau en 15ans


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18.600 mineurs isolés ont franchi illégalement la frontière sud des États-Unis en mars.



Les arrestations de migrants à la frontière des États-Unis avec le Mexique ont atteint en mars un niveau inédit depuis quinze ans, selon des statistiques publiées jeudi 8 avril qui accentuent la pression sur le président Joe Biden, accusé par l'opposition de minimiser la crise.

Plus de 172.000 personnes ont été appréhendées par les gardes-frontières le mois dernier après être entrées illégalement sur le sol américain, soit 71% de plus qu'en février. Parmi elles, se trouvent toujours plus de mineurs isolés, dont le nombre a doublé pour s'établir à 18.890, selon les données des services des douanes et des gardes-frontières (CPB). La hausse la plus importante concerne toutefois les migrants arrivés en famille, passés d'environ 20.000 en février à 53.823 en mars.

Ces flux, qui avaient commencé à augmenter à la fin 2020, mais ont clairement bondi depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, posent un défi considérable à l'administration démocrate, qui s'est engagée à ne pas refouler les mineurs non accompagnés. À la date du 6 avril, plus de 20.000 d'entre eux se trouvaient dans des structures d'accueil gouvernementales, dont certaines peu adaptées à la prise en charge d'enfants parfois très jeunes.

«Appel d'air»
L'opposition républicaine accuse le président d'avoir causé un «appel d'air» en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump. Il a créé «un tsunami humain en puissance», a ainsi récemment tancé le sénateur Lindsey Graham. Dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden a suspendu les expulsions de sans-papiers, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs d'asile qui patientent depuis des mois dans des camps au Mexique.

Lors de sa première conférence de presse, le 25 mars, le démocrate a défendu son approche. «Je ne vais pas m'excuser d'avoir aboli des politiques qui violaient le droit international et la dignité humaine», a-t-il lancé, tout en relativisant la hausse des arrivées. Dans un communiqué jeudi, les gardes-frontières ont tenu un discours comparable. «Nous faisons face à une augmentation des arrivées et des arrestations, ce n'est pas nouveau», a écrit Troy Miller qui dirige actuellement ces services: «Les arrivées ont commencé à augmenter en avril 2020 et nos expériences passées nous ont préparés aux défis de cette année».

Près de 104.000 migrants ont immédiatement été refoulés en vertu de règles adoptées pour empêcher la propagation du virus Covid-19, ont souligné les gardes-frontières sans préciser ce qu'il était advenu des autres. En théorie, tous les adultes et toutes les familles sont renvoyés de l'autre côté de la frontière, mais les autorités mexicaines n'acceptent pas de reprendre toutes les familles, notamment celles ayant des enfants de moins de six ans.

La moitié de ces migrants sont originaires d'Amérique centrale, notamment du Guatemala, Honduras et El Salvador, d'où ils fuient la pauvreté et la violence des gangs de narcotrafiquants. Plus de 62.000 sont Mexicains, d'après les statistiques des CPB. Le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas doit se rendre jeudi à la frontière sud pour une visite qui restera fermée à la presse. Dans ce contexte, le gouverneur du Texas Greg Abbott a réclamé mercredi la fermeture d'un centre d'accueil pour jeunes migrants situé à San Antonio, après avoir reçu des informations selon lui «crédibles» d'abus commis dans cette structure.