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Covid-19 : faut-il se passer des vaccins à "vecteur viral" d'AstraZeneca et de Janssen ?


Des vaccins indispensables pour le moment.

La France a-t-elle vraiment les moyens de se cantonner aux vaccins à ARN messager ? Non, car il y a urgence, répond Mathieu Molimard. Or, le vaccin d'AstraZeneca a la même efficacité que celui de Pfizer contre les formes graves menant à l'hospitalisation, selon des études écossaise et britannique sur la vaccination réelle à grande échelle.

"Pour l'instant, il y a le feu, clame le pharmacologue. Tant que l'épidémie flambe avec plus de 200 morts par jour [300 en moyenne ces derniers jours], il faut prendre le risque de vacciner les plus de 55 ans avec l'AstraZeneca", juge-t-il. Le Danemark, qui a renoncé au produit, "ne joue pas dans la même cour". Le royaume déplore "un ou deux morts par jour", en moyenne, depuis début mars.

"Sur 100 000 morts, 95% ont plus de 55 ans. Prendre un risque (de thrombose) de 1 sur 100 000 face à des gens qui ont un risque de mourir du Covid-19 de 1 pour 100 ou de 1 pour 1 000, ça reste un bénéfice-risque qui est favorable."

Mathieu Molimard, pharmacologue.

A l'heure actuelle, si le choix, c'est entre AstraZeneca ou pas de vaccin du tout, il faut choisir AstraZeneca si on a plus de 55 ans", abonde Pascal Crépey, qui met en balance "un risque faible de thrombose par rapport aux risques engendrés par le Covid-19".

A plus long terme, la cause semble entendue. "Si vous avez le choix entre une vaccination très efficace avec peu d'effets secondaires et une vaccination un peu moins efficace avec un risque un peu plus important d'effets graves, qu'est-ce que vous préférez ?" interroge Pascal Crépey.

Le risque mortel avec les thromboses atypiques est de 1 sur 100 000, reprend Mathieu Molimard. "Si on veut traiter toute la population, y compris les plus jeunes, qui ont un risque très faible face au Covid, ce risque-là n'est pas acceptable", tranche-t-il. Plus la vaccination sera élargie, "plus il faudra un risque infinitésimal". Pour le pharmacologue, les vaccins à adénovirus contre le Covid-19 seront, à terme, mis au placard. "On ne vaccinerait pas contre le tétanos avec un tel risque", tranche-t-il.