Le soldat allemand avait une ascendance juive, ce qui pourrait expliquer la sensibilité de ses photos et sa volonté de garder une trace.
Ces images, malgré leur intérêt documentaire, ont mis longtemps à remonter à la surface. "Ce sont deux collectionneurs qui sont venus nous voir, poursuit Lio Lalieu-Smadja. Ils avaient acheté ce fonds à un brocanteur qui se l'était procuré sur une foire à Reims il y a dix ans. C'est la seule histoire que nous connaissons aujourd'hui."

Les photos sont prises le lendemain de la rafle au camp de Pithiviers et Beaune-la Rolande Les hommes doivent s'installer dans des baraques froides et insalubres, en construction. La paille qui servira de matelas dans les châlits est encore à l'extérieur des baraques.
Le Mémorial de la Shoah travaille pour remonter le fil. Le musée espère également que sur ces clichés, des familles pourront reconnaître un grand-père, un grand-oncle, pour peut-être mettre un jour un nom sur ces visages longtemps oubliés.
Une exposition, installée en extérieur et organisée par le Mémorial de la Shoah, est visible dès le jeudi 14 mai au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement de Paris.