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Nucléaire : pourquoi la Chine veut se doter d'un réacteur au thorium


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Des risques d'accident plus faibles

La Chine reprend en effet le flambeau aux États-Unis, qui avaient construit, puis abandonné, un réacteur nucléaire similaire à la fin des années 1960. La différence principale avec les réacteurs actuels, c'est que "presque tous utilisent de l'uranium comme combustible et de l'eau, au lieu du sel fondu et du thorium", rappelle Jean-Claude Garnier, chef de programme à la direction des énergies du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), contacté par France 24.

Deux "nouveaux" ingrédients qui n'ont pas été choisis par hasard par Pékin. Les réacteurs à sels fondus font partie des technologies les plus prometteuses identifiées par le forum Génération IV - une initiative américaine pour favoriser la coopération internationale dans le domaine du nucléaire civil - pour les centrales du futur.

Le principe est que "c'est le sel lui-même qui devient le combustible", souligne Sylvain David, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des réacteurs nucléaires, contacté par France 24. Les cristaux sont mélangés à de la matière nucléaire - uranium ou thorium - puis chauffés à plus de 500 °C pour devenir liquides et transporter la chaleur et l'énergie produites.

Un procédé qui, sur le papier, offrirait une plus grande sûreté des installations. "Certains risques d'accident sont théoriquement éliminés car la combustion liquide permet d'éviter les situations où la réaction nucléaire peut s'emballer et endommager les structures du réacteur", souligne Jean-Claude Garnier.

Autre avantage pour la Chine : ce type de réacteur n'a pas besoin d'être construit près de l'eau car c'est le sel fondu "qui sert de fluide de refroidissement, contrairement aux centrales classiques à uranium qui ont besoin d'énormes quantités d'eau pour refroidir leurs réacteurs", écrit le journal Les Échos. De ce fait, les réacteurs peuvent être installés dans des régions isolées et désertiques, comme le désert de Gobi.