ToutSurTout.biz
Après la mort de Bernard Tapie, d'anciens salariés racontent : "Son fonctionnement était brutal"


Chez Wonder, "il a trahi les gens"

En 1984, Bernard Tapie rachète cette entreprise française basée à Lisieux (Calvados), pour 30 millions de francs. La société, spécialisée dans la production de piles, est alors en difficulté depuis deux ans. Le personnel se montre enthousiaste de l'arrivée du nouveau patron, se souvient Gisèle Delamare, alors employée administrative. "On était ravis quand on l'a vu arriver. On a cru voir le messie", raconte-t-elle. "Nous mettrons les moyens qu'il faut pour que [l'entreprise] de Lisieux fonctionne. Je ne suis pas inquiet pour l'avenir de Wonder. Je suis sûr que l'an prochain, nous ferons de l'argent", affirme Bernard Tapie en novembre 1984.

"Il était agréable, plein d'énergie. On l'a cru, ajoute Gisèle Delamare. On s'est dit que c'était formidable, qu'on repartait pour très longtemps." Mais à peine dix mois plus tard, l'homme d'affaires ferme plusieurs usines, dont celle de Lisieux, malgré une grève d'une semaine de l'ensemble des salariés. Dans cette ville normande, 244 personnes se retrouvent sans emploi. L'action de Wonder, elle, a pris 560% en quelques mois, relate France 3 Normandie.

Gisèle Delamare estime qu'elle et les salariés de Wonder ont été victimes d'une "trahison" de Bernard Tapie, et dénonce son "manque d'honnêteté". "On a été très déçus", se rappelle-t-elle.

L'alliance de Bernard Tapie avec Bouygues lui permet de racheter Saft-Mazda en 1985 et d'élargir le groupe. La même année, la fermeture du siège historique de Wonder, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est annoncée : 270 personnes doivent être licenciées. En 1988, l'homme d'affaires se lance en politique. Il revend alors Saft-Mazda-Wonder à l'Américain Ralston Energy Systems, devenu Energizer. Au passage, Bernard Tapie récupère 480 millions de francs.