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Après la mort de Bernard Tapie, d'anciens salariés racontent : "Son fonctionnement était brutal"


Chez Look, "il a égrené les noms des licenciés un par un devant tout le monde"

En 1983, pour un franc symbolique, "Nanard" reprend Look, une entreprise initialement spécialisée dans les fixations de skis, basée à Nevers (Nièvre). La société emploie alors quelque 450 personnes. Mais Bernard Tapie, pour redresser les comptes, licencie une centaine d'entre elles dès son arrivée. "Cela apparaissait comme une baisse des charges fixes radicales", se rappelle Daniel Sauzot, ancien cadre. "Son fonctionnement était quand même brutal", commente-t-il, en relatant la façon dont l'homme d'affaires a annoncé les licenciements.

"Toute l'entreprise s'est retrouvée dans la grande salle du restaurant, et c'est lui-même qui a lu la liste. Il a égrené les noms des licenciés un par un, devant tout le monde", poursuit Daniel Sauzot. "Et il l'a fait sans aucune appréhension", relève-t-il. "Quelqu'un de son staff est venu me voir ensuite, et m'a dit : 'Ecoutez, Monsieur, vous prenez vos affaires personnelles et ce n'est pas la peine de revenir demain, on vous enverra un courrier'", se souvient-il, amer.

Pour autant, Daniel Sauzot, qui a réussi à "rebondir", n'en veut pas à Bernard Tapie. "Il avait ses méthodes, mais ce n'est pas lui qui a mis Look en difficulté", tempère le retraité, aujourd'hui âgé de 76 ans. Il estime que la dureté de la méthode Tapie n'a rien à envier à celles employées dans les multinationales dans lesquelles il a travaillé. Pour lui, elle est simplement plus connue et commentée car l'homme d'affaires était "très médiatique", "parce qu'il se donnait en spectacle. C'est la seule différence", juge-t-il.