
Avec la baisse annoncée du taux du Livret A à 1,7% au 1er août, de nombreux épargnants risquent d'y perdre. Pourtant, 7 millions de Français éligibles à son cousin méconnu, le Livret d'épargne populaire (LEP), n'en profitent toujours pas. Plus rémunérateur, défiscalisé et tout aussi sûr, il reste pourtant «le produit le plus avantageux de l'épargne réglementée», selon la Banque de France.
C'est la dégringolade qui fait mal : mercredi 16 juillet, le ministre de l'Economie et des finances, Eric Lombard a acté la baisse du taux du Livret A, qui passera de 2,4% à 1,7% le 1er août, soit une division par presque deux au regard du rendement de 3% qu'il affichait encore en janvier. Heureusement, une alternative existe pour des millions d'épargnants : le Livret d'épargne populaire (LEP), «le produit le plus avantageux aujourd'hui de l'épargne réglementée», a rappelé le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d'une conférence de presse, ce jeudi 17 juillet.
Certes, cette alternative n'est pas ouverte à tous. Ce livret, dont il est possible de bénéficier avec les mêmes conditions dans n'importe quelle banque, est en effet réservé à certains épargnants selon leurs revenus. Pour ouvrir un LEP cette année, il faut par exemple gagner moins de 22 823 euros par an pour une personne seule (ou 35 012 euros pour un couple marié ou pacsé), soit moins de 1 900 euros mensuels environ.
Au moins 7 millions de Français éligibles n'en bénéficient pas encore.
Mais comme l'a rappelé le Gouverneur de la Banque de France lors de la présentation du rapport annuel de l'épargne réglementée, nombre de personnes éligibles n'en profitent pas encore : «Nous avons fait beaucoup de progrès dans la diffusion du LEP mais pas encore assez.» Entre décembre 2021 et 2024, le nombre de LEP est ainsi passé de 6,9 à 11,9 millions, et rien qu'en 2024 le nombre de nouveaux LEP ouverts a augmenté d'un million.
Toutefois, selon les données mises en avant par la Banque de France, 31 millions de personnes remplissent les critères d'éligibilité, dont 19 millions avec une capacité à épargner. Ainsi, avec 12 millions de titulaires à l'heure actuelle, encore 7 millions - au moins - de Français éligibles manquent encore à l'appel. Parmi eux, pourtant, on compte sans doute de nombreux titulaires d'un Livret A, détenu par 83% des Français (soit 58 millions de Livrets A).
Or, ces derniers auraient tout intérêt à ouvrir un LEP pour y verser une partie de l'argent détenu sur leur Livret A. Certes, le plafond du LEP est limité à 10 000 euros (contre 22 950 euros pour le Livret A), mais l'épargne déposée sur le premier sera mieux rémunérée, au moins jusqu'au 1er février 2026 (date de la prochaine révision des taux) : 2,7% pour le LEP, contre 1,7% pour le Livret A. Ainsi, le LEP continue d'afficher un taux «près de trois fois supérieur à l'inflation observée au premier semestre, qui était d'environ 0,9%», a rappelé François Villeroy de Galhau. Le tout, comme sur votre Livret A, avec la possibilité de récupérer vos économies à tout moment, et sans aucun impôt à payer sur vos intérêts.