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Le colloque consacré à l'emploi des seniors, mardi 29 avril, a rappelé les obstacles rencontrés par les demandeurs d'emploi en fin de carrière. Si le regard des entreprises doit évoluer, il faut aussi relancer l'accès à la formation pour ces profils expérimentés.
Les travailleurs dans cette situation le savent bien : une fois la cinquantaine passée, décrocher un nouvel emploi relève souvent du parcours du combattant. Et ce n'est pas Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, qui dira le contraire. «La proportion des plus de 50 ans parmi les demandeurs d'emploi a fortement grimpé et ils restent plus longtemps au chômage que la moyenne», a-t-il souligné lors d'un colloque organisé mardi 29 avril par le ministère du Travail, dans le cadre du plan d'action national pour l'emploi des seniors. Au cours d'une des tables rondes, consacrée aux fins de carrière et au cumul emploi-retraite, une étude publiée le 10 avril dernier par l'Unédic - l'organisme chargé de piloter l'Assurance chômage - a refait surface. Intitulé «Quel accès à l'emploi durable pour les allocataires seniors ?», le rapport retrace les parcours de 350 000 chômeurs indemnisés et âgés de 50 à 65 ans en 2022.
Entre autres conclusions, l'Unédic établit un âge pivot à partir duquel le taux d'accès à l'emploi durable est nettement plus faible. C'est ainsi à partir de 56 ans qu'il devient beaucoup plus difficile de retrouver un job stable. Et ce n'est pas parce que ces demandeurs d'emploi traînent la patte : «L'évolution des préférences avec l'âge, la moindre formation des seniors mais aussi de fortes discriminations à l'embauche» sont autant de raisons pointées par Isabelle Moreau, directrice de la rédaction AEF info et animatrice de cette table ronde.
L'Unédic insiste d'ailleurs sur ce dernier point : au moment d'embaucher ou de décider du maintien dans l'entreprise d'un salarié senior, surtout si un départ est envisagé, les employeurs partent du principe que les travailleurs âgés «seraient moins productifs». «Des discriminations fondées sur l'âge qui, comme toutes les pratiques discriminatoires, sont inacceptables», a martelé la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, lors de son discours d'ouverture.
La formation, l'un des leviers privilégiés pour améliorer l'emploi.
Ce constat ne surprend pas vraiment Benoît Serre - vice-président de l'Association nationale des DRH (ANDRH) de France : «Quand on est en entreprise, on le sait : à partir de 54 ou 55 ans, retrouver un travail commence à devenir très compliqué.» Face à un tel constat, il est «nécessaire d'identifier les leviers pour améliorer l'emploi des seniors dès les premiers signes de décrochage», préconise l'Unédic. Et si les entreprises doivent évidemment changer leur regard sur les salariés expérimentés, ces derniers aussi, prévient Benoît Serre. Notamment côté formation : «Cela fait des années qu'on observe une chute de l'accès à la formation dès 50 ou 52 ans», regrette-t-il. Or, difficile de rebondir quand on n'a pas mis à jour ses compétences depuis de nombreuses années. D'autant plus quand on est resté des années au même poste, sans se former.
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