Au lieu de défier le contrôle, les motards ont globalement soumis des machines en bon état, mais le niveau sonore n'entrera en jeu que le 1er juin.

C'est une première année d'exercice, mais une année test après les nombreuses manifestations de motards qui refusaient le principe même du contrôle technique. Avec un argument tout trouvé, « avec deux roues seulement, pas question de négliger la sécurité, nos motos sont très bien entretenues ».

Sauf que, un an après l'entrée en vigueur du contrôle technique obligatoire pour les véhicules de catégorie L, qui rassemblent tout de même sept catégories différentes, incluant, outre les motos, les deux-roues et tricycles motorisés, les quads et les quadricycles à moteur utilisables avec ou sans permis, le bilan est très contrasté selon les catégories.

Communiqués par les réseaux Auto Sécurité, Sécuritest et Verif'Auto, qui représentent à eux seuls 31 % de part de marché, les niveaux de contrôle sont conformes aux prévisions.

Ainsi, depuis le 15 avril 2024, 1 325 115 contrôles ont été réalisés au total sur cette catégorie L.

Mais si les motos représentent les trois quarts des véhicules contrôlés, les autres pêchent par une fréquentation disparate, au point que 8,92 % de ceux qui étaient concernés par cette mise en place ne se sont pas présentés.

Il faudra sans doute déployer une pédagogie ciblée à destination de ces usagers, dont certains craignent sans doute la vétusté de leur véhicule et l'absence de moyens pour leur remise en état. C'est le cas notamment des quadricycles à moteurs, très répandus dans les campagnes, qui détiennent le record des refus au contrôle avec un score alarmant de 30,41 %.

Le défaut nécessite d'être réparé et impose une contre-visite. On ne sera guère étonnés de pointer ensuite les cyclomoteurs et petits scooters à deux roues (20,05 %), les scooters à 3 roues (15,06 %), les quadricycles utilitaires (14,49 %), puis parmi les machines puissantes, les 3 roues (11,27 %) et les motos (9,57 %). On notera que, malgré les allégations des motards, cela représente tout de même un véhicule sur dix non conforme.

Cyclomoteurs et quadricycles mauvais élèves

Malgré ces premiers résultats encourageants, beaucoup de propriétaires de cyclomoteurs notamment ignorent encore cette obligation pourtant largement détaillée sur le site du Service public. Rappelons que le contrôle technique intervient pour la première fois 5 ans après la mise en circulation, puis tous les 3 ans ou dans les 6 mois qui précèdent la vente d'un véhicule de plus de 5 ans.

Sont concernés tous les véhicules mis en circulation avant 2017 et désormais pour 2025 les véhicules immatriculés en 2017, 2018 et 2019. Le contrôle doit être réalisé au plus tard 4 mois après la date anniversaire de leur première mise en circulation, dans la limite du 31 décembre 2025.

Une grosse lacune sera comblée à compter du 1er juillet avec l'introduction du contrôle sonore sur des engins qui minent la qualité de vie de nombreux Français. Initialement prévu au 1er mars 2025, ce contrôle a été retardé afin que les centres de contrôle puissent s'équiper d'appareils dédiés beaucoup plus sensibles et efficaces et donc plus coûteux que ceux dont disposent les forces de l'ordre.

Comme on sait que les deux roues souvent modifiés par leurs propriétaires se remettront opportunément en configuration de série avant de passer le contrôle, nous suggérons aux pouvoirs publics d'utiliser le réseau mis à disposition par le contrôle technique pour faire constater des infractions flagrantes en termes d'émissions sonores.

Une pollution dont on ne parle pas et qui, pourtant, est vécue comme une agression par de nombreux résidents. Une autre strate réglementaire interviendra ensuite en mars 2026 pour vérifier le bridage effectif à 45 km/h des cyclomoteurs avec l'arrivée du céléromètre. Un autre appareil coûteux qui permettra au contrôle technique d'argumenter pour augmenter ses tarifs.