La France a enregistré plus de décès que de naissances sur douze mois. Une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ce jeudi 24 juillet, l'Institut national de la statistique (Insee) a dévoilé de nouvelles données, et celles-ci inquiètent les démographes.

Pour la première fois depuis la fin de Seconde Guerre mondiale, la France fait face à un solde naturel négatif.

L'Hexagone a ainsi enregistré plus de décès (651 200) que de naissances (650 400) sur les douze derniers mois à fin mai.

« C'est une première (...) Ce solde avait été surtout négatif à l'occasion des deux dernières guerres », a indiqué auprès de l'AFP Chloé Tavan, cheffe de la division Enquêtes et études démographiques de l'Insee.

Selon la spécialiste, cette inversion était attendue, mais celle-ci est arrivée « plus tôt que prévu ». Ce phénomène aurait dû se produire en 2035, soit dix ans plus tard.

Dans le détail, entre janvier et mai, le nombre de naissances a reculé de 3,7 % par rapport à la même période l'an dernier.

« Un bouleversement démographique. »

Ce constat s'explique par plusieurs facteurs. Parmi eux, on retrouve la baisse de la fécondité, le nombre d'enfants, l'accès à un emploi stable ou encore les inquiétudes à propos du changement climatique.

Cette chute pourrait avoir des conséquences sur l'économie. Celui-ci pourrait notamment avoir un impact sur la protection sociale.

« Ce bouleversement démographique est majeur et il est de notre devoir de préserver notre modèle social », a indiqué hier la ministre des Solidarités, Catherine Vautrin.

Face à la baisse de la natalité, le gouvernement a mis en place un plan pour lutter contre l'infertilité. Il travaille également sur la création d'un congé de naissance.

« L'intérêt du congé de naissance, (...) c'est qu'il permet un partage plus égalitaire à la naissance d'un enfant, dont on sait qu'il aura un impact sur toute la vie professionnelle, notamment des femmes. L'idée serait d'avoir un congé de naissance de six mois, partagé entre les deux parents », a détaillé Constance Bensussan, secrétaire générale adjointe à l'Élysée.