Des chercheurs viennent de démontrer que le médicament Ozempic ne permettrait pas seulement de maîtriser son diabète ou de perdre du poids. Leurs résultats doivent encore être confirmés par des recherches ultérieures.

Dans la quête éternelle de la jeunesse, la médecine tente aujourd'hui de freiner, voire d'inverser notre âge biologique -c'est-à-dire celui de nos cellules, souvent différent de notre âge réel. Un nom fait une apparition surprise dans ce domaine: l'Ozempic. Ce médicament, déjà bien connu pour son efficacité dans le traitement du diabète et de l'obésité, pourrait aussi devenir une nouvelle arme contre le vieillissement, rapporte le magazine hebdomadaire New Scientist.

En effet, l'Ozempic contient une molécule active, la sémaglutide, qui est à l'origine d'une découverte récente. Ce traitement, utilisé principalement contre le diabète de type 2 et récemment pour la perte de poids, semble aussi ralentir le vieillissement cellulaire. Jusque-là, ce soupçon reposait surtout sur des expériences animales et des observations humaines incomplètes. Mais pour la première fois, un essai clinique apporte une preuve de cet effet.

Il est important de préciser que ce travail scientifique est une prépublication qui n'a pas encore été évaluée par les pairs. Il est donc à prendre avec précaution, les résultats devant encore être recoupés et confirmés.

Une diminution moyenne de 3,1 ans.

Pour mesurer l'âge biologique, les scientifiques se servent d'horloges épigénétiques. Il s'agit de techniques qui analysent l'état chimique de notre ADN, particulièrement les marques de méthylation, qui évoluent avec l'âge. Selon le mode de vie, il est donc possible d'avoir un âge biologique inférieur ou supérieur à son âge réel.

Pour mener leur étude, des scientifiques ont étudié les horloges épigénétiques de 108 personnes atteintes de lipohypertrophie associée au VIH (une maladie responsable d'un vieillissement accéléré des cellules). Grâce à des analyses de sang, les chercheurs ont constaté une diminution moyenne de 3,1 ans de l'âge biologique chez les personnes sous sémaglutide -alors qu'aucun changement significatif n'était visible dans le groupe placebo. Le ralentissement du vieillissement se manifestait aussi dans plusieurs organes, en particulier le cerveau (jusqu'à cinq ans de rajeunissement) et le système immunitaire.

Selon les chercheurs qui ont mené l'étude, cet effet de rajeunissement de l'âge biologique viendrait de l'action du médicament sur la répartition des graisses et sur la santé métabolique. La graisse autour des organes produit des molécules qui accélèrent le vieillissement, modifiant notre ADN. L'Ozempic réduirait également l'inflammation chronique, considérée comme un moteur majeur du vieillissement cellulaire.

Même si l'étude concernait des patients atteints du VIH, les chercheurs pensent que ces effets pourraient s'observer dans la population générale car les mécanismes biologiques étudiés dépassent le simple cadre du VIH. Si les résultats de cette étude venaient à être confirmés, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de médicaments anti-âge issus de traitements déjà existants, plus rapidement accessible et avec moins de risques d'effets indésirables.