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Depuis plus de vingt ans, Wikipédia incarne l'encyclopédie collaborative par excellence, consultée par des milliards d'internautes à travers le monde. Pourtant, l'un de ses propres cofondateurs vient de dénoncer publiquement ses dérives éditoriales, déclenchant une réaction inattendue : Elon Musk annonce le développement de « Grokipedia », une plateforme concurrente développée par sa startup xAI. Entre accusations de biais politique et promesses d'alternative plus libre, cette controverse soulève des questions essentielles sur qui contrôle vraiment la connaissance en ligne.
Un cofondateur qui dénonce sa propre création.
Larry Sanger n'est pas un critique ordinaire de Wikipédia : il en est le cofondateur. Son intervention récente au Tucker Carlson Show a jeté un pavé dans la mare en pointant du doigt les mécanismes de sélection des sources sur la plateforme. Au cœur de sa critique se trouve une page méconnue du grand public : « Sources fiables/Sources pérennes », qui établit une hiérarchie officielle de crédibilité entre les différentes publications.
Selon Sanger, ce système aurait créé un déséquilibre flagrant. Des médias conservateurs comme Fox News, le Daily Caller ou le New York Post se retrouveraient effectivement mis sur liste noire, tandis que des publications considérées comme plus progressistes, telles que le New York Times, CNN ou Mother Jones, bénéficieraient d'un label de fiabilité. Cette asymétrie soulève une question dérangeante : qui décide de ce qui est fiable, et selon quels critères ?
Le mystère du « Power 62 ».
Mais la révélation la plus troublante de Sanger concerne l'identité des décisionnaires. Sur les réseaux sociaux, il a affirmé que 85% des comptes éditoriaux les plus influents de Wikipédia opèrent dans l'anonymat. Ce groupe qu'il a baptisé le « Power 62 » exercerait une influence démesurée sur le contenu de l'encyclopédie, sans que personne ne connaisse véritablement leur identité ou leurs affiliations potentielles.
Cette opacité contraste fortement avec l'image de transparence que véhicule Wikipédia. Comment une plateforme qui prétend offrir un savoir neutre et vérifiable peut-elle tolérer que ses éditeurs les plus puissants restent cachés derrière des pseudonymes ? La question mérite d'être posée, d'autant qu'elle touche au cœur même de la confiance accordée à l'information.
Musk entre dans la danse avec Grokipedia.
Elon Musk n'a pas tardé à rebondir sur ces révélations. Amplifiant les propos de Sanger sur X, il a même suggéré ironiquement de rebaptiser la plateforme « Wokipedia », faisant référence aux accusations récurrentes d'un glissement progressif vers la gauche du spectre politique. Cette pique fait écho à un rapport du Washington Examiner qui documentait déjà cette tendance supposée.
Mais Musk ne s'est pas contenté de commenter : il a annoncé que xAI, sa startup d'intelligence artificielle, développait « Grokipedia ». Présentée comme une « amélioration massive » de Wikipédia, cette nouvelle plateforme s'inscrirait dans l'objectif ambitieux de xAI de « comprendre l'Univers ». Selon Musk, Grokipedia proposerait un approvisionnement en sources plus diversifié et un échange d'informations plus libre que le système actuel.
Une offensive médiatique cohérente.
Cette annonce n'est pas un coup d'éclat isolé. Elle s'inscrit dans une stratégie médiatique cohérente menée par Musk depuis son acquisition de Twitter en 2022, rebaptisé X l'année suivante. La liberté d'expression et la promotion de récits alternatifs constituent le fil rouge de sa vision pour cette plateforme. Plus récemment, xAI a officiellement acquis X dans une transaction entièrement en actions, fusionnant ainsi son projet d'intelligence artificielle avec son réseau social.
Grokipedia représenterait donc la prochaine étape logique : après avoir pris le contrôle d'un réseau social majeur, Musk s'attaque désormais à la référence encyclopédique mondiale. Son pari : convaincre les utilisateurs qu'une alternative pilotée par l'IA pourrait offrir une neutralité supérieure à celle d'une plateforme humaine supposément biaisée.
Reste à savoir si cette promesse se concrétisera ou si Grokipedia ne fera que déplacer les biais d'un système à un autre. Car remplacer des éditeurs humains par des algorithmes ne garantit en rien l'objectivité, surtout lorsque ces algorithmes sont entraînés et paramétrés par des humains aux convictions bien définies.
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