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Message 1 Discussion postée le 21-02-2018 à 21:25:35

El Roslino
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Pourquoi les agriculteurs manifestent leur colère

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Selon les organisateurs, quelque 20 000 agriculteurs ont manifesté mercredi dans près de 90 départements. Une délégation de jeunes sera reçue ce jeudi par Emmanuel Macron. Le point sur leurs revendications.
A trois jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris, quelque 20 000 professionnels ont manifesté mercredi dans toute la France à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Ce jeudi, une délégation sera par ailleurs reçue à l'Elysée pour faire entendre leurs revendications, et surtout leurs craintes.


Deux grands sujets devraient ainsi occuper les discussions entre Emmanuel Macron et ces représentants de la « nouvelle génération » de professionnels, sélectionnés à la demande du président par les préfets : l'ouverture du marché français à certains pays sud-américains et la révision de la carte des zones agricoles défavorisées qui exclut bon nombre de communes d'un dispositif d'aides européennes. Explications.

Ce Mercosur « où les normes ne sont pas les mêmes ».

Les professionnels ont d'abord très peur d'un possible feu vert de la France à un accord de libre-échange entre l'Union européenne et ce que l'on appelle le Mercosur, cette union commerciale sud-américaine qui regroupe notamment le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Tandis que les négociations ont repris ce mercredi à Asuncion (Paraguay), les éleveurs français craignent l'importation chaque année en Europe de 70 000 tonnes de viande bovine sud-américaine, sans droits de douane.

« Le gouvernement français nous abandonne. On nous promet des choses, des revalorisations dans le cadre des Etats généraux de l'alimentation (clos en décembre, NDLR) et de l'autre côté, on signe des accords pour importer de la viande de pays où les normes ne sont pas les mêmes », a notamment déploré Sébastien Poncet, président des Jeunes Agriculteurs de l'Isère, au péage de Vienne.

L'une des craintes vient en effet de la concurrence jugée déloyale du fait de l'inégalité des contraintes entre les producteurs français et les Sud-Américains. En France et en Europe, les normes sanitaires et sécuritaires sont en effet nombreuses pour protéger les consommateurs ainsi que les employés.

Mais elles sont aussi coûteuses, et ne permettent pas de vendre à des tarifs aussi bas que certains producteurs étrangers, malgré le coût de l'importation. « Le poulet venu du Brésil coûtera deux fois moins cher, mais produit avec des médicaments, des hormones etc. Soit on va perdre nos marchés, soit on va s'aligner en sachant que nos charges sont bien supérieures », résumait ce mercredi à Lille Matthieu Leroy, membre des Jeunes agriculteurs du Nord.

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« Sur le Mercosur, nous l'avons toujours dit, pour ce qui concerne la filière bovine, le compte n'y est pas », a toutefois tenté de rassurer dès mardi soir le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.

Et d'insister ce mercredi devant les députés de l'Assemblée nationale : « La France défend sa filière bovine ! » Le ministre, qui a récemment présenté le projet de loi sur l'alimentation destiné à mieux rémunérer les producteurs, a également exprimé le souhait que soient pris en compte les standards de qualité et sanitaires en vigueur en France.

Cette très chère carte des « zones défavorisées ».

Les agriculteurs contestent par ailleurs depuis plusieurs jours la révision de la carte des « zones défavorisées » qui vient d'être actée par le gouvernement.

Depuis les années 1970, cette carte permet d'attribuer une indemnité européenne compensatoire dite de « handicap naturel » (ICHN) pour les exploitations qui se trouvent par exemple en montagne, celles qui sont installées sur des zones où la productivité des terres est globalement mauvaise ou encore s'il existe un risque important d'abandon des terres agricoles pouvant mener à une diminution de la biodiversité, à la désertification, à des feux de forêt etc. Il s'agit, pour les agriculteurs concernés, d'une aide de 5 000 à 15 000 euros selon les exploitations, capitale pour leur survie.

Mais voilà, la Cour des comptes européenne a sérieusement critiqué les critères en vigueur. Alors depuis fin 2008, chaque Etat membre travaille à réviser le périmètre de ces zones à partir de nouveaux critères fixés par la Commission européenne.

Selon les agriculteurs, cette nouvelle carte, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2019, devrait exclure du dispositif 1 400 communes, dont un millier en Occitanie.

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Après la forte mobilisation des agriculteurs ces dernières semaines - et de nombreux blocages de routes dans les départements les plus concernés - Stéphane Travert a proposé un dispositif d'accompagnement pour les communes sortantes, sans parvenir à satisfaire le monde agricole. Les professionnels demandent tout bonnement la réintégration des communes concernées par le redécoupage des aides européennes pour l'hexagone.

Pas encore le « printemps » promis par Macron.

Ces craintes des agriculteurs s'inscrivent dans un contexte d'espoir né de certaines déclarations encourageantes du gouvernement et l'organisation, au second semestre 2017, des Etats généraux de l'alimentation. Pour la première fois, toute la filière alimentaire, des agriculteurs aux distributeurs, s'était réunie lors de deux sessions d'ateliers où tous les sujets ont été mis à plat.

Première conséquence, le projet de loi issu de ces discussions doit permettre aux agriculteurs d'être rémunérés sur la base de leurs coûts de production, et impose à la grande distribution un encadrement des promotions et des ventes à perte. Mais dans l'attente de cette loi, les négociations commerciales demeurent difficiles, en dépit des promesses contenues dans la charte de bonne conduite signée par la grande distribution.

Les Etats généraux doivent par ailleurs déboucher sur plusieurs plans censés améliorer la situation des agriculteurs comme le plan de développement de l'agriculture biologique, celui pour la baisse de l'utilisation des pesticides, prévus pour fin mars, et celui pour la bioéconomie qui devrait être annoncé durant le salon.

Lors de ses vœux aux agriculteurs le 26 janvier en Auvergne, Emmanuel Macron avait d'ailleurs assuré que l'agriculture française pouvait retrouver « le printemps » en changeant de modèle pour privilégier la qualité et l'ouverture sur le monde. Il avait promis un plan d'investissement de 5 milliards d'euros, dont la répartition reste à définir.