Annonce ToutSurTout

Bienvenue sur toutsurtout.biz

Radio TST

Si vous souhaitez participer vous aussi aux discussions sur le forum, il faut vous inscrire ou vous identifier.

Le Thème TST Printemps est maintenant en place.

Les inscriptions sont actuellement OUVERTES.

Message 1 Discussion postée le 13-08-2018 à 22:39:29

El Roslino
Avatar de El Roslino


Titre: VIP
Avancement: Niveau 5
Lieu: U.S.A
Date d'inscription: 07-07-2016
Messages: 30 864
Site web

Aux origines de l'État de la Cité du Vatican

https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1534192780.of.world-lolo.com.jpg


Successeur de l'apôtre Pierre, le Pape est un chef religieux mais aussi un chef d'État : celui du Vatican. Tout au long de la semaine, Aleteia vous propose d'en découvrir les particularités. Plongez aujourd'hui dans ses origines, des États pontificaux à l'État de la Cité du Vatican.

L'Église catholique poursuit un but spirituel, mais qui suppose aussi une assise temporelle, si minime soit-elle. C'est cette articulation délicate entre les deux pouvoirs qui a présidé à la création de l'État moderne de la Cité du Vatican.

Si l'origine des États pontificaux - la donation de Constantin au pape Sylvestre - continue d'agiter les historiens sur sa véracité, la réalité du territoire sous autorité temporelle du pape n'a pas été contestée pendant plus d'un millénaire, entre 752 et 1870. C'est au XIVe siècle que les États pontificaux atteignent leur taille maximale. Ils regroupent alors sept provinces du centre de l'Italie : Rome, la Campanie, une partie de la Toscane, la Sabine, la marche d'Ancône à l'est, et le duché de Spolète au centre de la Botte. Sans compter des enclaves dans le royaume de Naples, Avignon et le Comtat Venaissin sur l'actuel territoire français.

Même la volonté révolutionnaire de la France, en 1796, avec la campagne d'Italie menée par le général Bonaparte, ne parvient pas à installer durablement un autre régime et à supprimer le pouvoir temporel du pape. Celui-ci, Pie VI, puis Pie VII, devra cependant subir les maltraitances des troupes françaises. Pie VI meurt épuisé, en exil à Valence, le 26 août 1799, au bout de 24 ans de pontificat. Et Pie VII (1800-1823), après l'annexion par les Français, parvient à rétablir les États pontificaux au congrès de Vienne en 1815, amputés d'Avignon et du Comtat Venaissin.

Quelque 40 ans plus tard, ce sont les acteurs du Risorgimento et de l'unité italienne - l'anticlérical Garibaldi, le monarchiste libéral Cavour, le roi Victor Emmanuel II - qui parviennent à ôter tout pouvoir temporel à l'Église et au pape, tout en vantant son prestige spirituel.

La Question romaine.

Rome cristallise alors les divergences entre la papauté et les partisans du nouveau royaume d'Italie, désireux d'en faire la capitale, plutôt que Florence. En 1870, après la chute de Napoléon III, l'armée italienne entre dans la Ville éternelle, et procède à l'annexion des États pontificaux. Le pape Pie IX (1846-1878) se réfugie au Vatican, où il se considère comme prisonnier.

Une loi, dite des Garanties, accorde pourtant des prérogatives au pontife, en 1871. Ce dernier reste propriétaire de sanctuaires, de palais et de couvents, mais au titre de résident du jeune État italien. Dans son encyclique Ubi nos (1871), Pie IX se dit confronté à « un pouvoir hostile » et affirme ne pas reconnaître cette loi. Car « elle ne garantit pas le libre et effectif exercice du pouvoir papal, conféré par Dieu lui-même ». Et qui ne peut en conséquence être soumis à une « simple concession du pouvoir laïc ».

Dès lors, Pie IX et ses successeurs Léon XIII - qui dissout officiellement les États pontificaux en 1900 - Benoît XV et Pie XI refusent de sortir du Vatican pendant 60 ans, jusqu'à la conclusion des accords de Latran en 1929. Les papes interdisant même aux catholiques italiens de participer à la vie politique du pays.

Après la Première guerre mondiale, les contacts reprennent cependant entre le Saint-Siège et le royaume d'Italie, en 1919. À la mort de Benoît XV, en 1922, les drapeaux sont mis pour la première fois en berne dans toute l'Italie.

Les trois Accords du Latran.

Avec la montée du fascisme, Benito Mussolini entend fasciser l'Église. Cette dernière parie cependant sur les composantes les moins hostiles du mouvement. Ainsi, le 11 février 1929, Mussolini, alors président du Conseil des ministres italiens, signe les accords du Latran, avec le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri. Créant l'État de la Cité du Vatican et réglant ainsi définitivement la Question romaine.

Composés de trois textes diplomatiques entre le Saint-Siège et l'Italie, ces accords stipulent que « pour assurer au Saint-Siège l'indépendance absolue et visible, il faut lui garantir une souveraineté indiscutable, même dans le domaine international ». Ils réduisent la souveraineté temporelle du pape au seul État du Vatican, considéré comme sujet de droit public international. Condition indispensable, selon Pie XI, pour « l'exercice d'un pouvoir spirituel ». Toute forme d'ingérence italienne est abandonnée - notamment en matière de nomination d'évêques. L'Italie reconnaît aussi Rome comme « città sacra », prenant le Vatican sous sa protection policière.

Indemnisation.

Les accords comportent également un volet financier, qui indemnise le Saint-Siège à hauteur de 4 milliards de lires - 3,5 milliards d'euros - ainsi qu'un concordat qui règle la position de l'Église en Italie. Selon ce dernier, la religion catholique, apostolique et romaine est considérée comme la seule religion du jeune État italien. Les mariages catholiques prennent effet civil. Mais l'Action catholique reste interdite de toute activité politique, pour empêcher la création d'un parti hostile au fascisme. Pie XI (1922-1939) y voit malgré tout la restauration de l'Italie à Dieu, et de Dieu à l'Italie.

Après la Seconde guerre mondiale et l'effondrement du gouvernement fasciste, la nouvelle République italienne reconnaît la partie des accords du Latran qui règlent la Question romaine. Mais la nouvelle constitution affirme désormais la séparation de l'Église et de l'État, avec l'accord de Pie XII. Le nouvel État italien n'accepte plus les lois catholiques, même si la Démocratie chrétienne aura un poids considérable sur la politique italienne pendant les 50 années qui suivent l'après-guerre.


https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1715774366.of.world-lolo.com.jpg
 

Message 2 Réponse postée le 15-08-2018 à 19:02:49

El Roslino
Avatar de El Roslino


Titre: VIP
Avancement: Niveau 5
Lieu: U.S.A
Date d'inscription: 07-07-2016
Messages: 30 864
Site web

Re: Aux origines de l'État de la Cité du Vatican

L'État de la Cité du Vatican, une indépendance loin d'être symbolique (2/5)

https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1534352518.of.world-lolo.com.jpg



Successeur de l'apôtre Pierre, le Pape est un chef religieux mais aussi un chef d'État : celui du Vatican. Tout au long de la semaine, Aleteia vous propose d'en découvrir les particularités. Plongez aujourd'hui dans cet État à part entière... avec les droits régaliens que cela implique.
Garant de l'indépendance du Saint-Siège, l'État de la Cité du Vatican conserve avec précaution ses prérogatives régaliennes. Justice, citoyenneté, ou encore maintien de l'ordre sont donc assurés par des entités relevant directement du pouvoir du successeur de Pierre, chef absolu de ce territoire de 44 hectares.

L'article 3 des accords du Latran (1929) stipule que l'État du Vatican est créé « pour des fins spéciales » - c'est-à-dire spirituelles. Pour autant, la vie quotidienne y est régie comme dans n'importe quel pays. Ainsi, toutes les décisions administratives, les règlements, mais aussi les lois, sont publiés en italien dans le bulletin officiel Acta Apostolicae Sedis.

En tant que territoire indépendant, le Vatican dispose de forces armées pour assurer sa défense : la Garde suisse pontificale et la Gendarmerie vaticane. Les premiers protègent le pape et assurent la surveillance du Palais apostolique. La gendarmerie du Vatican fait quant à elle office de police administrative, judiciaire et douanière tout en assurant le maintien de l'ordre. Seule la protection de la place Saint-Pierre se déroule en coopération avec les carabiniers italiens.

Pour les décisions de justice, le Vatican se fonde sur le droit canon et les lois édictées par le pape, mais aussi sur la loi italienne. Le petit État peut toutefois demander à l'Italie de juger - et d'emprisonner - les suspects de crimes commis sur son territoire. Ce fut notamment le cas de Mehmet Ali Agça, auteur d'une tentative d'assassinat sur Jean Paul II en 1981.

Un pays sans « droit du sang »
Au sein du Vatican, point de droit du sang ni du sol. Seule la citoyenneté existe - et non la nationalité. Cette citoyenneté particulière est conditionnée par l'exercice de certaines fonctions au sein de l'État ou du Saint-Siège. Ainsi, si 800 personnes habitent le Vatican, seules 450 en ont le passeport - notamment les chefs de dicastère, les diplomates et les gardes suisses. Temporaire, cette citoyenneté vient donc s'ajouter à la nationalité d'origine.

Le 1er janvier 2002, l'État de la Cité du Vatican est autorisé à émettre des euros. Ils sont toutefois frappés par la Monnaie italienne, la Cité n'étant pas membre de l'Union européenne. La monnaie commune remplace la lire vaticane, utilisée jusqu'alors. Dans un premier temps, les euros du Vatican arboraient le visage du Souverain pontife régnant. Cependant, depuis 2017 le pape François a demandé de ne plus être représenté lui-même, mais d'y apposer son blason.

L'État du Vatican ne perçoit aucun impôt direct ni indirect. Ce qui permet à ses deux magasins - une boutique située dans la gare et le supermarché l'Annona ­- d'offrir des produits à des prix détaxés. L'accès n'est néanmoins pas permis aux pèlerins et touristes, mais seulement aux employés du Vatican et au personnel diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège.

Des transports indépendants
Afin de garantir l'indépendance de leur territoire, les papes ont voulu disposer de leurs propres moyens de transport. Une gare, financée par l'Italie, est ainsi inaugurée en 1933. Elle a toutefois été très peu utilisée par les pontifes, seulement pour des occasions très particulières comme les rencontres d'Assise.

Même Jean Paul II, qui a pourtant parcouru des milliers de kilomètres en avion, ne l'a employée que deux fois. Les voies ferrées n'étant pas électrifiées, les trains - prêtés par l'Italie - sont conduits par une locomotive diesel. Cette gare est désormais utilisée tous les samedis matins par les Musées du Vatican pour permettre à des visiteurs de rejoindre la villa de Castel Gandolfo.

Le Vatican possède également un héliport, construit en 1976. À l'origine prévu pour un usage personnel et exclusif du pape, il soutient, depuis 2015, l'hôpital pontifical du Bambino Gesù. Paul VI avait souhaité sa création pour se rendre dans sa résidence d'été à Castel Gandolfo, sans créer d'embouteillages pour les Romains. Encore une fois, le pontife ne possède pas l'appareil, qui lui est prêté par l'Armée de l'air italienne.

En guise de constitution, le fonctionnement de l'administration vaticane obéit à la Loi fondamentale du 26 novembre 2000. Deux entités sont chargées de veiller à son application : le Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican et la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican. Le cardinal Giuseppe Bertello, à la tête de ces deux organismes depuis 2011, veille à la bonne marche du plus petit État du monde.


https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1715774366.of.world-lolo.com.jpg