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El Roslino
Anaïs Paradis est partie en Amérique centrale en 2016, d'abord au Guatemala, puis au Mexique.
De Mhère au Guatemala et au Mexique, où elle vit une bonne partie de l'année, Anaïs Paradis bouge beaucoup.
Anaïs Paradis a eu 20 ans début 2018. Elle les a fêtés avec un peu de retard, entourée de sa famille, dans son Morvan natal, tout juste rentrée du Mexique où elle séjourne désormais une grande partie de l'année.
En novembre 2016, elle décide de partir en voyage, loin. Un ras-le-bol, de l'ennui peut-être ? Plutôt « un appel de l'horizon. Je voulais voyager depuis toute petite, alors à 18 ans, en 2016, j'ai trouvé un emploi de fille au pair au Guatemala via un site internet spécialisé et je suis partie ».
Rencontre déterminante.
Au Guatemala, jeune fille au pair dans une famille de planteurs de cacao, elle apprend à côtoyer un monde qui ne ressemble en rien à celui qu'elle a connu jusque-là. Elle constate une très grande dichotomie entre les riches familles de planteurs et les populations indigènes d'ascendance maya, cakchiquel et kekchi entre autres, qui travaillent dans ces plantations.
Elle découvre le peu de protection sociale de ces gens, mal payés, sans congés payés, sans couverture santé et aussi une forme de misère qu'elle a du mal à supporter. Elle quitte alors son emploi après quelques mois et décide de continuer seule une aventure touristique vers le Mexique. Elle demeure alors à San Cristobal de Las Casas, à une centaine de kilomètres de la frontière guatémaltèque, dans la province du Chiapas, où l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) a pris le pouvoir en 1994 et où 10 % de la population est expatriée aux États-Unis.
Quelques économies lui permettent de s'intéresser alors à la culture locale, d'intégrer un réseau d'amis, de vivre en colocation. La très bonne maîtrise de la langue espagnole et une bonne dose de volontarisme lui permettent une rapide intégration, notamment en travaillant dans l'hôtellerie.
Une rencontre va être déterminante, celle d'un ami informaticien qui travaille pour le groupe coopératif Rumec (Réunification Mondiale En Construction). Il s'agit d'une organisation qui intervient de façon à développer des projets divers. Elle met à disposition des producteurs locaux une plateforme pour commercialiser leurs produits avec une dimension internationale, éthique et équitable, soutient une médecine alternative basée sur des connaissances traditionnelles, développe des projets de construction, d'éducation ou encore des projets musicaux. Cette organisation a des visées internationales, notamment pour la commercialisation de produits alimentaires comme le café et le cacao, mais aussi des bijoux en ambre.
C'est là que, désormais, Anaïs Paradis joue un rôle. Elle est devenue, dans l'organigramme de la coopérative, la représentante du groupe en France. « Je suis chargée de faire connaître la coopérative en France et de développer la commercialisation de produits issus de coopératives de producteurs mexicains qui utilisent la plateforme Rumec. C'est du commerce équitable organisé par les producteurs eux-mêmes. En France, pour l'instant, tout est à faire. »
Rumec a pour slogan "Tierra, trabajo e igualidad", ce qui veut dire Terre, travail et égalité. Anaïs ne tarit pas d'éloges sur les implications du groupe coopératif qu'elle a rejoint et où elle y a même trouvé l'âme sœur. Elle voyage beaucoup là-bas, quelque fois en touriste, d'autres fois en militante dans les villes et villages de régions du Chiapas dont les noms font rêver : Yucatan, Oaxaca, Tabasco. « Notre but est de sensibiliser les populations, mettre les gens en contact dans l'espoir de créer des projets. »
« Je me sens humaine. »
Elle repart au Mexique en novembre, retrouver son nouvel environnement et un petit chien qu'elle a adopté. Pendant son séjour dans le Morvan, Anaïs a trouvé un travail d'ASH à l'hôpital de Château-Chinon. Un travail qu'elle apprécie pour la richesse de ses contacts. Des projets ? « Je voudrais plus tard acquérir une maison en France et, à court terme, passer une capacité en droit à distance. »
À la question, plus morvandelle que mexicaine ? Anaïs répond : « Je me sens juste humaine et je voyage dans le monde, je vis nulle part ». Une manière de dire qu'elle ne regrette pas ses choix.
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