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Message 1 Discussion postée le 21-10-2018 à 10:04:20

El Roslino
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Brexit : le spectre du «no deal»

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Les chefs d'Etat européens, réunis en Conseil européen à Bruxelles, espèrent, malgré les vents contraires, aboutir à un accord sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à six mois de l'échéance.

Entre coups de bluff et discours officiels, difficile de savoir où en sont réellement les négociations tendues sur le Brexit. Les chefs d'Etat des pays de l'Union européenne (UE) ont soufflé le chaud et le froid ces derniers jours, avant de se retrouver ce mercredi soir à Bruxelles en ouverture d'un nouveau sommet européen crucial.

Mais toujours pas de fumée blanche, deux ans et demi après le référendum remporté à 51,9 % par les partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Officiellement, Theresa May, Emmanuel Macron et Angela Merkel se disent toujours optimistes. Mais le président du Conseil européen Donald Tusk juge qu'un divorce sans accord est « plus probable que jamais » ! D'après le négociateur en chef du Brexit pour l'UE, Michel Barnier, un projet accord est bouclé « à 80 ou 85 % », mais bute encore notamment sur la question de la frontière irlandaise.

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C'est le principal point de blocage restant, mais c'est aussi un sujet ultrasensible. La frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord est démilitarisée depuis les accords de paix de 1998 qui ont mis fin à des décennies de violences. Pour éviter d'y rétablir des gardes-frontières et des douaniers, l'UE propose que l'Irlande du Nord reste temporairement aux normes européennes. C'est la solution du « backstop » (« filet de sécurité ») : les contrôles douaniers auraient lieu en mer, entre l'Irlande et la Grande-Bretagne. Hors de question pour les conservateurs britanniques qui tiennent à l'unité du Royaume-Uni, rassemblant l'Angleterre, l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.

Un saut dans l'inconnu.

Un « no-deal » serait un véritable saut dans l'inconnu pour le Royaume-Uni et pour ses futurs ex-partenaires européens. Comment gérer, par exemple, des camions entiers de marchandises bloqués à Calais ou Dunkerque à cause de contrôles douaniers drastiques ? Essuieront-ils à terme une pénurie de médicaments ? Autre scénario imaginable : les compagnies aériennes pourraient ne plus pouvoir assurer leurs vols vers un Royaume-Uni indépendant.

Dans le même temps, des voix se font entendre au Royaume-Uni pour organiser un nouveau référendum. Portés par des sondages légèrement en leur faveur, ces partisans du « remain » (« rester ») se heurtent à la volonté farouche de Theresa May de conduire à bien le Brexit. D'autant que la Première ministre doit aussi calmer les « frondeurs » de son camp, partisans d'un « hard Brexit », une sortie totale du marché unique, qui souhaitent aussi pouvoir négocier en solo des accords de libre-échange avec d'autres pays

Le plus probable à l'issue du conseil européen ce jeudi est que les chefs d'Etat se donnent encore du temps pour négocier, d'ici à un éventuel nouveau sommet en novembre ou décembre prochain. Michel Barnier a lui-même proposé de prolonger d'un an la période de transition post-Brexit, qui doit déjà s'étendre jusqu'en décembre 2020. Même si Big Ben - en cours de rénovation - doit rester muette encore trois ans, l'horloge politique, elle, tourne avant la date butoir du 29 mars 2019, sortie effective du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Les personnages-clés.

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Derrière les poignées de main et les sourires de façade, les tensions sont palpables. Michel Barnier, nommé en octobre 2016 négociateur en chef de l'Union européenne, a multiplié les échanges et les rencontres avec le ministre britannique en charge du Brexit. David Davis d'abord, nommé en juin 2016, puis Dominic Raab après que Davis a démissionné en août dernier. L'ancien ministre des Affaires étrangères français, très respecté pour sa stature et son sérieux, a dû mettre en œuvre ses talents de diplomate. Surtout face au volcanique Davis qui se décrivait lui-même comme un « charmant salaud ». Le profil plus sage de Raab n'a pas permis d'aboutir à un accord, même si sa venue surprise à Bruxelles dimanche a laissé présager durant quelques heures une issue positive.

En marge de ces négociations, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se sont rencontrés régulièrement - une voire deux fois par mois - à Bruxelles. La Première ministre britannique Theresa May s'y est retrouvée de plus en plus isolée face aux 27 pour une fois soudés, dont Emmanuel Macron. Mais elle comptait bien à chaque fois revenir à Londres sans avoir perdu la face, sous peine de subir les foudres des conservateurs les plus durs. Son ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, leader charismatique de la campagne pro-Brexit en 2016, est l'un de ses plus féroces critiques depuis sa démission fracassante en juillet dernier, jugeant May trop conciliante. L'ex-maire conservateur de Londres, que ses opposants en interne surnomment le « Trump britannique », se pose déjà en recours si les négociations échouent.

LES DATES

23 juin 2016 : victoire à 51,9 % des partisans du Brexit, lors du référendum pour ou contre la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

29 mars 2017 : le Royaume-Uni notifie officiellement au Conseil européen son intention de quitter l'UE, ce qui déclenche l'article 50 et ouvre une période de négociations de deux ans.

19 juin 2017 : début officiel des négociations et première rencontre à Bruxelles entre le négociateur pour l'UE Michel Barnier et son homologue britannique David Davis.

17 octobre 2018 : nouveau conseil européen crucial à Bruxelles. En septembre, lors d'un précédent sommet qui s‘était soldé par un échec, les dirigeants européens avaient mis la pression sur Theresa May.

20 mars 2019 : date de la sortie effective du Royaume-Uni de l'UE. Une période de transition post-Brexit s'ouvre jusqu'au 30 décembre 2020 (minimum) pour continuer à négocier les points les plus litigieux.


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