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El Roslino
La nouvelle saison de la série diffusée sur Netflix s'envole au Mexique et plonge aux origines d'un nouveau cartel.
Changement de décor, d'époque et de drogue pour la série à succès de Netflix. Après trois saisons passées dans la jungle colombienne et les plantations de coca auprès de Pablo Escobar et du cartel de Cali, Narcos s'envole vers les champs de marijuana du désert mexicain et se pose dans le Guadalajara au début des années 1980.
Un paysage tout aussi fertile pour le trafic de drogue. À une époque où des dizaines de petits cartels désorganisés s'affrontent, Félix Gallardo, un policier converti en petit trafiquant, décide d'unifier le trafic. Petit à petit, le cartel de Guadalajara prend forme et Félix s'impose à sa tête, avec, bien sûr, le soutien des hautes sphères gouvernementales corrompues à grand renfort de liasses de billets verts.
Ce trafic gangrené par la violence se développe en toute impunité sous le regard impuissant et désabusé de la police américaine. Kiki Camarena, un jeune agent fraîchement débarqué des États-Unis, est pourtant bien décidé à démanteler ce réseau. Spoiler : « Cette histoire ne se termine pas bien », prévient ironiquement la voix off de la série dès le premier épisode.
Au début, on perd un peu ses repères et la série prend d'abord la forme d'une grosse introduction aux origines de la guerre des cartels au Mexique. Mais une fois Félix confortablement installé à la tête de son « empire », les choses sérieuses commencent et avec elles resurgit le rythme haletant des précédentes saisons de Narcos. Eric Newman, showrunner du feuilleton, reprend la recette qui a fait le succès de la série dès 2015 : corruption, trahison, retournements de situation, suspense, drames intimistes, violence... Beaucoup de violence. Même si elle s'avère - un peu - plus « propre » que dans les précédentes saisons, les narcotrafiquants mexicains préférant les balles aux écartèlements.
Narcos : Mexico reste fidèle à l'ADN de la série jusque dans les images d'archives qui ouvrent chaque épisode. Comme pour les précédentes saisons, les faits et personnages portés à l'écran sont en effet réels ou proches de la réalité. La série met d'ailleurs le doigt sur un nombre important de dysfonctionnements au sein des institutions mexicaines, qui, au passage, subsistent encore aujourd'hui.
https://www.youtube.com/watch?v=j-5ltbuktzk
On s'était malgré nous attachés à Escobar, aux gentlemen de Cali et à tous ces affreux qui régnaient sur les cartels colombiens. Heureusement, Narcos : Mexico nous propose une flopée de criminels tout aussi détestables, Félix Gallardo en tête.
Au début, on se demande comment ce petit trafiquant lambda joué par Diego Luna (le héros de Rogue One : A Star Wars Story) va bien pouvoir mettre sur pied l'immense empire dont il rêve. Maigre, visage émacié, regard fuyant, silencieux... On est loin de l'aura, du charisme et des monologues éloquents - mais terrifiants - du Pablo Escobar interprété par Wagner Moura.
Mais qu'on ne s'y trompe pas : s'il ne semble pas intimidant au premier abord, Félix sait exactement à quel moment sortir son revolver et excelle dans l'art d'éclater les crânes de ses associés. D'abord surnommé « le maigrichon » par ses employés, il deviendra « el Padrino », « le Parrain ». C'est l'une des réussites de la saison, qui explore l'ascension et le changement de personnalité de Félix Gallardo. Contrairement à un Pablo Escobar toujours fidèle à lui-même, le trafiquant mexicain se transforme complètement au fur et à mesure que son cartel grossit.
Face à lui, place à Michael Peña (récemment vu dans Ant-Man et La Guêpe), acteur américain trop souvent réduit au rôle de clown de service, qui livre ici une prestation touchante dans la peau de l'opiniâtre agent Kiki Camarena. Sous ses airs de gentil nounours, il va mettre de très gros bâtons dans les roues de Félix Gallardo, quitte à le payer très cher. La série nous offre également quelques personnages secondaires de choix, de Rafa, petit génie de la culture de la marijuana, à Don Neto, bras droit de Félix, un vieux de la vieille qui peine à s'adapter à l'évolution du trafic de drogue. Petit bémol concernant les personnages féminins : seule Isabella, l'associée de Félix, a suffisamment d'envergure pour être intéressante.
Ce n'est pas un hasard si la série introduit également Joaquín Guzmán, pour l'instant assez silencieux, mais destiné à s'imposer, probablement dans une prochaine saison. Interprété par l'acteur Alejandro Eda (Fear The Walking Dead), il est l'un des sous-fifres de Félix Gallardo, mais il ne tardera pas à être connu sous le pseudonyme d'el Chapo et à devenir le célèbre baron du cartel de Sinaloa. Nul doute que ses faits d'armes, qui outre le trafic de drogue comprennent bien sûr des centaines de meurtres, du blanchiment d'argent et des kidnappings, donneront à Eric Newman et à Netflix de la matière pour proposer aux fans de Narcos de nouvelles saisons tout aussi addictives sur le sol mexicain.
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