En s'inspirant de Solex, le service recherche et développement de Michelin a revisité le vélo électrique. Les neuf brevets lui permettent de prendre une longueur d'avance sur un marché très disputé et dont les ventes ont été multipliées par cinq en cinq ans.

Trois ans de travail et neuf brevets pour faire la course en tête. C'est en tout cas, ce qu'espère Michelin. Leur vélo électrique d'un nouveau genre arrive sur le marché. Un concentré de petites astuces et un gain de poids de 25 % (sept kilos) par rapport à la concurrence. Son atout maître : une batterie et un moteur amovibles en trois secondes.

Chercher, c'est l'ADN de Michelin qui consacre chaque année un budget de 600 millions d'euros à la recherche et au développement avec des équipes qui emploient 6 000 personnes dans ses laboratoires. « L'idée de départ, c'était de pouvoir électrifier le vieux vélo qu'on a au fond de son garage. Nous n'y sommes pas encore mais nous ne perdons pas de vue ce Graal », explique Christian Delhaye, directeur général de Michelin Lifestyle Limited.

Il met en avant la forte demande de mobilité en milieu urbain. « Les voitures avec des moteurs thermiques vont peu à peu disparaître des centres-villes. Et les transports en commun ne répondront pas à toutes les attentes. » Le vélo électrique est l'une des réponses. Le marché représente déjà 250 000 unités par an « et la progression annuelle est à deux chiffres ». En France, les ventes ont été multipliées par cinq en cinq ans.

La batterie et le moteur se glissent et s'enlèvent en trois secondes.

Ses caractéristiques techniques :

Le vélo hybride bénéficie d'une autonomie de 50 kilomètres et plus encore en choisissant d'alterner conduite classique et électrique. La batterie se recharge en quatre heures. Côté poids de la batterie et du moteur, il pèse 3,1 kg. Le vieux Solex a nourri l'inspiration de ce vélo hybride. Le moteur est positionné sur la roue arrière avec un pneu spécialement cranté et une roue qui ont fait l'objet de trois brevets. Sa vitesse moyenne est de 25 km/h.

Où le trouver ?

Ce vélo à usage urbain développé avec Wayscral et Norauto arrive sur le marché au prix de 999 €. Il est distribué dans les magasins du réseau Norauto. À terme, le système conçu par Michelin a vocation à équiper les vélos d'autres constructeurs sans qu'ils aient à modifier le cadre du vélo.

Les atouts de ce vélo hybride :

Le vélo que nous avons pu tester sur les bords de Seine à Paris au pied du pont Alexandre-III évite le côté pachyderme de certains de ses concurrents. Il est maniable et confortable. Quelques secondes suffisent à installer ou enlever batterie et moteur dont le design a été conçu par Sacha Lakic. Outre le gain de poids, il permet surtout de passer d'une conduite classique à l'électrique d'un simple rétropédalage. Pratique pour économiser la batterie ou opter pour un travail musculaire. Sans batterie, il retrouve la ligne d'un vélo de ville classique.