Depuis quelques années déjà, la figure de la sorcière connait un regain de popularité, qui semble aller de pair avec les différents mouvements féministes apparus aux Etats-Unis, de #MeToo à #BalanceTonPorc. Cette remise en avant de la figure de la sorcière semble avoir atteint son apogée avec le succès de l'excellent essai de Mona Chollet, journaliste au Monde Diplomatique : Sorcières : la puissance invaincue des femmes. Dans Les Sorcières à Hollywood, disponible depuis le 12 avril sur OCS, la documentariste Sophie Peyrard nous dévoile comment Hollywood a cristallisé l'image, tantôt effrayante tantôt attrayante, de la sorcière.

Une histoire des femmes et du cinéma.

Le documentaire Les Sorcières à Hollywood nous propose donc de découvrir l'évolution de la figure de la sorcière dans le cinéma Hollywoodien. Au fil d'entretiens avec des essayistes américaines, dont certaines se considèrent "sorcières", le spectateur est invité à découvrir comment la figure de la sorcière à Hollywood est indissociable de la lente évolution des droits des femmes aux Etats-Unis.

Cette vision, socio-historique du cinéma hollywoodien, nous permet de comprendre les différents maillons qui séparent la méchante sorcière à la laideur effrayante de Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), le premier long-métrage d'animation du studio Disney, à Hermione Granger, la meilleure amie de Harry Potter, devenue un modèle pour des générations de jeunes lectrices (autant qu'un fantasme pour des générations de spectateurs, tombés sous le charme de son interprète au cinéma, Emma Watson).

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En ne dissociant pas l'Histoire du cinéma Hollywoodien de l'Histoire américaine du point de vue des femmes, Sophie Peyrard nous fait voir sous un autre jour nombres de films et séries considérées qu'on considère aujourd'hui volontiers comme cultes : Le Magicien d'Oz de Victor Fleming (1939), Ma femme est une sorcière de René Clair (1942), Ma sorcière bien-aimée de William Asher (1964), Rosemary's Baby de Roman Polanski (1968), Carrie au Bal du Diable de Brian De Palma (1976), Les Sorcières d'Eastwick de George Miller (1987), Charmed de Constance M. Burge (1998) ou encore Buffy contre les Vampires de Joss Whedon (1997) et Sabrina l'apprentie sorcière de Nell Scovell (1996). L'occasion également pour nous de découvrir des films tels que L'Adorable voisine de Richard Quine (1958), Season of the Witch de George Romero (1972) ou encore The Craft d'Andrew Fleming (1996).

Vous l'aurez compris, nous vous recommandons vivement de découvrir ce documentaire, disponible sur OCS, et qui offre également pour nous l'opportunité de démontrer, une fois encore, à quel point le cinéma de genre, dont les geeks sont férus, n'est pas éloigné des thématiques sociétales de notre temps, loin de là.